Hier soir, nous avions prévu d’aller à la messe dominicale dans la seule église sur l’île de Pâques. Petite église et assemblée réduite d’une cinquantaine de fidèles. Mais quelle ferveur ! Tout le monde chantait et nous avions l’impression d’être dans une église bondée. Les garçons étaient ravis car elle fût expédiée en 35mn… record absolu !

Ensuite, nous avions programmé avec Lovely de nous faire le premier resto en amoureux depuis notre départ. Les garçons sont donc restés seuls au bungalow avec une plâtrée de riz… et une nouvelle pâte à crêpes préparée par El Gringo.

A 20h30, nous filons comme des jeunes dans notre super Suzuki Jimny. Lovely avait repéré un resto dans un bel hôtel de l’île. Pisco Sour en apéro, un thon de l’île délicieux et surtout une bonne bouteille de Syrah chilien… que nous finirons en refaisant le monde. Nous sommes les derniers a quitter la belle salle de ce restaurant très soigné. Et en sortant, je fais le coup de la panne à Lovely !! Sauf que rien n’était prémédité… et la roue arrière droite réellement crevée ! Trop bien sapés pour la soirée, nous remettons la réparation à demain et rentrons à pieds au bungalow. Il nous fallait bien cet imprévu pour digérer notre bouteille !!

Ce matin, nous avions décidé de prendre notre temps et le petit déjeuner m’a commencé qu’à 9h. Pour le pneu crevé, comble de la coïncidence, Augustin venait de me demander hier matin comment on procédait pour le changement d’une roue. Je l’emmène donc avec moi. Nous prenons Gautier comme mécano suppléant et nous marchons tous les 3 jusqu’au restaurant main dans la main dans les petites rues de Hanga Roa. Nous venons de prendre une averse pendant le petit déjeuner et le ciel s’est rapidement éclairci pour maintenant laisser place à un franc soleil. La route est mouillée, le ciel est bleu et nous humons avec plaisir les odeurs de la pluie sur le bitume.

Le Jimny n’a pas bougé dans la cour de l’hôtel. Au boulot !! Tout se passe comme sur des roulettes avec mes mécanos de choc mais nous prenons une bonne suée.

Lovely et El Gringo nous rejoignent lorsque nous finissons le job, passons à la société de location déposer notre roue crevée et nous prenons la route.

A 11h50, nous garons le Jimny sur le parking au départ de la randonnée pour la Maunga Terevaka, juste devant quelques Moai.

1H plus tard, nous sommes tous au sommet. Cette fois, El Gringo et moi avons mis les bouchées doubles et nous sommes mis la pression pour faire un temps. Nous arrivons au sommet trempés de transpiration et heureusement le ciel s’est voilé progressivement lors de l’ascension, nous laissant une température plus clémente pour accéder au sommet… 517 mètres plus haut que notre point de départ, c’est le sommet. Un autre groupe s’y trouve déjà. J’aborde la discussion et finalement c’est un couple franco-californien qui est là. Ils vont skier à Megève tous les ans depuis 40 ans et ce sont François et Marc Seigneur qui leur ont appris à faire du ski. Génial ! Tout comme nous, ils partent demain soir pour la Polynésie. Nous nous reverrons donc à l’aéroport.

Ils nous offrent les fruits et deux succulents brownies qu’ils ont en trop et entament leur descente. Pour nous, c’est un pique-nique bien mérité. Nous remettons les polaires et coupe-vent car… « ça souffle là-haut » !

A 15h, nous redescendons à notre tour et coupons à travers « tape » (champs). La sensation que l’île est entièrement à nous. D’abord parce qu’il n’y a pas foule et ensuite car il n’y a quasiment pas de clôture. Un sentiment de grande liberté nous envahit. Les décors sont toujours aussi somptueux, même sous un ciel gris et les étendues majestueuses. Nous marchons pendant 1h pour atteindre la voiture. De-là, nous prenons la direction des grottes qui se trouvent sur notre parcours retour pour le bungalow. Le Jimny sillone sur la piste en très mauvais état et nous retenons notre souffle sur les pierres saillantes... nous n'avons plus de roue de secours en rab.

Nuos arribvons enfin sur le site des grottes. Ce sont plutôt des cavernes qui servaient tantôt d’abris, de refuges ou d’habitations. L’une d‘elle dispose de deux ouvertures béantes sur le Pacifique dont les vagues géantes s’écrasent 100m plus bas sous nos pieds. Impressionnant.

Vite, il faut encore filer car la montre tourne et nous avons rendez-vous avec Auriane et Eliot pur l’apéro à 18h. Nous arriverons avec 2minutes de retard, presque au top. C’est dans un petit bar proche du port que nous commanderons les apéros pour admirer le coucher de soleil.

Martin, notre jeune étudiant en médecine lillois le regarde également allongé dans l’herbe de l’autre côte de la petite route. Nous l’invitons à se joindre à nous. Bon petit moment de partage. Nous évoquons nos souvenirs et Eliot et Auriane nous distillent quelques bons tuyaux après leur visite de la nurserie des Moai avec un guide français...

Maintenant, il faut nous dire au revoir. Martin reste sur l’île jusqu’à mercredi puis filera skier au Chili une journée et tentera de rallier les chutes d’ Iguazu en Argentine avant son retour en France le 10 août. Auriane et Eliot partent mardi midi pour Buenos Aires. Eliot reprendra contact avec nous cet hiver pour que nous fassions une journée de ski ensemble lorsqu’il viendra, comme tous les ans, à Notre-Dame-de-Bellecombe.

Quant à nous, nous allons préparer nos sacs car demain, c’est la dernière journée sur cette île bluffante par sa beauté et ses mystères. 2 ou 3 jours de plus nous auraient permis d’achever une visite exemplaire. Lovely me dit qu’elle reviendra… c’est une bonne idée !! 

Victorinox dans le bungalow…