Aujourd’hui, c’est le jour J… l’épilogue d’une histoire exrtraordinaire !
Jeudi 18 Décembre – A bord du vol JL045, un Boeing 777-300 tout neuf affrété par la Japan Airlines. C’est le 30ème et avant-dernier vol de notre tour du monde…
Un conseil, pour lire ce billet là, installez-vous tranquillement car, comme prévu, je vous en ai mis une tartine…
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« Il faut se réveiller maintenant… allez… debout ».
Qui, enfant, n’a jamais entendu la voix douce de sa maman venant vous réveiller le matin alors que vous étiez dans un rêve extraordinaire ? Un rêve qui ne devait pas s’arrêter maintenant. Surtout pas maintenant. Ce type de rêve qui déroule une histoire où tout se passe bien. Une histoire d’un monde presque merveilleux. Une histoire qui doit continuer aussi merveilleusement qu’elle a commencé.
« Oh… non… pas maintenant. Laisse moi dormir encore un peu… ».
Je crois que nous en sommes exactement à ce moment précis de notre rêve. Celui, ou il suffit de se retourner dans son lit et plonger la tête dans l’oreiller pour éviter d’affronter le réveil. Ce petit moment qui permet que le rêve, l’histoire… le voyage ne s’arrête pas. Pas là. Pas maintenant.
Si seulement nous pouvions retenir encore un peu le temps qui s’écoule pour l’empêcher d’avancer, pour que le rêve dure. Encore, encore, encore… et encore. Mais ce n’est pas possible. Il faut se rendre à l’évidence. Le rêve est en train de se dissiper. L’image se brouille. Puis, c’est comme un arrêt sur image. Nous voyons bien dans quel film nous jouons… mais la bobine s’est coincée.
Il va falloir nous réveiller. Et après, probablement le plus difficile, nous lever et avancer comme avant. Mais avant, c’est déjà lointain. C’était il y a 7 mois. Il y a 212 jours.
Nous avons de la chance. L’avion, tout neuf, est presque vide en classe économique et nous nous sommes étalés. Une série de 3 sièges pour chacun d’entre nous. Nous sommes bien installés. Mais nous pleurons. Comme des madeleines. Comme des gamins perdus. Nos petits mouchoirs sont mouillés. Nous les serrons dans le creux de nos mains… comme si cela allait pouvoir changer quelque chose. Nous regardons dans le vide… comme si nous n’étions pas dans l’avion. Comme si nous étions encore ailleurs.
Evidemment, je voudrais vous dire que ce sont des larmes de bonheur, pour la forme. Mais au plus profond de nous, ce sont des larmes de tristesse. D’une tristesse étonnante.
Nous allons vous retrouver, c’est génial. La famille, les amis, vous nous avez tellement manqué et nous sommes si heureux de vous revoir. Mais pour cela, nous devons sortir de notre rêve. Et ça, ça semblera éventuellement surprenant à certains, mais c’est très dur. Trop dur. C’est comme les petits bobos, il faut surement du temps pour qu’ils se dissipent. Mais pour le moment, nous ne sommes visiblement pas encore prêts. Pourtant nous avons essayé de nous préparer à ce retour depuis longtemps. Nous en parlions souvent, nous évoquions même ce dernier jour, imaginant ce dernier vol, comme on pense déjà à la rentrée scolaire lorsque nous sommes en plein milieu des grandes vacances… assurément comme une piqûre de rappel pour mieux apprécier encore chacune des 212 journées de notre fabuleux voyage. Mais jamais je n’avais imaginé que l’effet du retour serait aussi fort. Aussi intense.
Nous avions pourtant lu ce phénomène dans les blogs en préparant notre voyage. Nous avions évoqué aussi le sujet avec ceux qui avaient réalisé ces grands voyages d’une vie. Avec Richard et Anne M., avec Delphine. Nous savions que les retours d’une telle expérience ne sont pas faciles à gérer. Chacun sur notre fauteuil, nous sommes dans nos songes, nos pensées, nos souvenirs. Nous nous remémorons une quantité pharaonique de paysages, de rencontres, de mots, d’odeurs, d’émotions, de sensations, de plaisirs, de saveurs,… de douleurs aussi. Il ne faut pas croire, nous avons eu aussi des moments plus difficiles.
Chaque jour, nos yeux ont photographié sans répit des milliers de clichés, des centaines de séquences. Parfois, c’est un film tout entier qui s’est imprimé dans nos mémoires, formant une histoire que nous pourrons essayer de vous raconter mais parfois ce sera mission impossible. Parce que le souvenir part d’un tout petit détail. Un détail qui ne se raconte pas. Un détail qui, sorti de son contexte, ne vous parlerait pas. Parce que c’est un détail qui se vit. Simplement. Mais qui restera gravé dans nos 5 mémoires. Assurément.
Ce voyage a aussi aiguisé notre sensibilité, notre réceptivité, notre émotivité. Revoir tout le monde est un souhait immense que nous attendons depuis si longtemps qu’il nous remplit de bonheur. Juste l’idée de vous serrer dans nos bras, de vous dire qu’on vous aime, de trinquer à nos retrouvailles nous donne des frissons de plaisir. Mais ce bonheur intense de revoir tout le monde impose d’abandonner l’autre monde, celui que nous parcourons depuis 7 mois.
Ce tour du monde ne se résume pas aux 4 continents et 13 pays traversés, aux 31 vols en avion, 17 trajets en bus, 14 voitures louées, 97 hébergements, et aux milliers de kilomètres parcourus en avion, à pied, à vélo, en bus, en voiture, en camping-car, en bateau, en train, en métro, à cheval, en tramway, en catamaran, en pirogue, sur un bac ou en ferry. Ce ne sont pas non plus les 5 paires de lunettes perdues, les 2 couteaux confisqués par les services de contrôle aux frontières, les 4 paires de chaussures égarées ou les 9 cabanes construites par les garçons sur les plus belles plages du globe.
Non. Notre tour du monde ne se résume surtout pas à une série de chiffres. Et c’est pour cela que l’émotion est forte. Elle est palpable sur chacun de nos visages, au plus profond du rouge de nos yeux qui ne sèchent pas. Je contemple un instant chacun de nous. Lovely, El Gringo, The Artist, BG et, à chaque regard, sans même échanger un mot, nous mêlons nos songes, partageons nos émotions. Finalement, je suis heureux. Notre pari est gagné. Nous avons gravé des souvenirs indélébiles au fond de nos petites têtes, des souvenirs qui nous uniront pour toujours, quoi qu’il arrive. Ces souvenirs, nous aurons les mêmes tous les 5. Réécouter l’enregistrement audio des singes hurleurs en Bolivie et c’est tout le film de la jungle qui se déroulera à nouveau. Un catamaran dans un port et c’est dans l’eau turquoise du lagon de Bora-Bora que nous plongerons. Un camping car devant nous sur la route, et c’est notre arrivée à Wilson Promontery qui défilera. Une bouteille de vin australienne dans un rayon de supermarché, et c’est la sortie VTT dans la Barossa Valley que notre mémoire projettera. Le visage d’un enfant d’Asie, et c’est la journée avec les gamins de l’école de Ban Houay Thong que nous revivrons. Et tous ces souvenirs là resteront présents pour toute la vie. Ça, c’est génial. C’est magique. C’est notre petite victoire à nous. En toute humilité, je vous le dis, je suis fier de ma petite famille.
Ce voyage nous a déconnecté du monde, de l’actualité, des problèmes et de beaucoup de contraintes. C’était la parenthèse d’une vie… celle de notre vie. Mais comme pour toutes les parenthèses, elles s’ouvrent et doivent toujours se refermer. C’est comme dans une série télévisée, il faut toujours un dernier épisode. Comme un bouquin, un épilogue. Un dénouement. Et celui-ci est un dénouement heureux.
Il y a évidemment eu des coups de moins bien, des coups de gueule parfois. C’est normal. Personne n’oublie que pour que l’amour grandisse, c’est comme pour le blé, il faut beaucoup de soleil mais de temps en temps, un peu de pluie aussi. Les garçons nous ont eu sur le dos pendant sept mois. Nous leur avons imposé de travailler scolairement alors que le Pacifique voulait les aspirer, leur avons expliqué qu’il fallait profiter des petits temps morts pour s’avancer alors que l’oisiveté était au rendez-vous à chaque instant, leur avons rabâché toujours les mêmes consignes d’éducation à respecter alors qu’ils auraient rêvé d’un peu de liberté, de solitude. Mais au final, quelle expérience de dingue, quelle aventure, quelle joie pour chacun de nous 5.
Comme je sais qu’ils conserveront ces billets, je voudrai m’adresser aux garçons pour les remercier. Merci les gars pour votre participation, votre engouement et votre félicité. Merci aussi pour votre assiduité à travailler dans ces conditions certes rêvées pour beaucoup – vu de loin - mais finalement pas si simples. En autonomie. Sans repère. Sans note. De manière hachée. Sans le soutien de vrais enseignants. Même si nous – et tous ceux que nous avons croisés sur notre route - vous avons rabâché sans cesse que vous aviez une chance inouïe de faire ce voyage, nous savions bien que vos sessions de travail n’étaient pas aisées, que vos « vrais-faux » professeurs n’étaient pas toujours au top, que vos amis vous manquaient, que la solitude vous faisait défaut. Ce voyage, nous l’avons organisé avec maman, d’abord pour nous cinq mais aussi pour vous trois. Pour vous voir grandir et vous faire grandir. Il nous a permis de sceller ensemble plus qu’un pacte, une belle histoire de Famille.
Je crois que nous ne voyagerons plus jamais de la même manière. Les garçons ont pris goût au voyage et rien qu’en les écoutant évoquer entre eux les futures destinations qu’ils ont envie d’aller explorer, leurs yeux pétillent. Le voyage est devenu une gourmandise. Et ils en semblent friands. Le voyage est devenu une routine aussi. Se débrouiller, leur quotidien. Oser parler, demander, partager, sont devenus leur ordinaire.
Peut-être même qu’ils y ont tellement pris goût – au voyage - qu’ils iront étudier ou travailler à l’étranger et que nous les verrons moins, qu’ils seront loin de nous.
Je le sens. Avec ce voyage, ils ont pris de l’envergure et ils seront prêts à s’envoler loin… peut-être trop loin de nous mais nous savons avec Lovely qu’ils seront bien.
Je me disais depuis longtemps que dans ce dernier billet, il faudrait que j’arrive à vous résumer notre parcours, notre vision du monde après ces 7 mois. Mais c’est compliqué. Tout d’abord, j’imagine qu’à notre retour vous serez tous tentés, comme l’ont été tous ceux que nous avons croisés durant notre trip, de nous demander l’image qui nous a le plus marqué. S’il n’y avait qu’un souvenir à garder, lequel ?
Cette question est terrible car nous n’avons pas de réponse… mais des centaines de réponses. Un voyage comme celui-là vous arrête nécessairement devant les merveilles incontournables de notre planète comme le Machu Picchu, le Salar d’Uyuni, les moais de l’Île de Pâques, le lagon de Bora-Bora ou des Îles Loyauté, la Great Ocean Road en Australie, Tokyo la ville la plus peuplée du monde et tant d’autres pour nous. Mais, vous l’avez certainement compris avec mes articles quotidiens sur le blog, nous avons vécu bien plus que ces merveilles là. Nous avons vécu des centaines de moments merveilleux, d’instants magiques, de circonstances inoubliables. Un voyage comme celui là est un tout, bien plus fort qu’une seule image… aussi belle soit elle.
Vous résumer 7 mois, maintenant, sur un billet, serait bien trop long. D’abord parce nous n’avons jamais oublié qu’un voyage comme le nôtre représente près de 14 années de vacances estivales pour la plupart d’entre vous qui ne prennent qu’une quinzaine. Et qu’en 14 années de voyage, il y a trop de souvenirs pour les résumer en quelques lignes.
Je préfère vous livrer ma conclusion : tentez l’expérience un jour. Osez. Essayez. Et partez. En solo, en couple ou en famille. A 20, 40 ou 60 ans mais partez pour un long voyage. Essayez de le faire en vous immergeant plutôt qu’en vous cloisonnant dans un club, en petit nombre plutôt qu’en groupe. Partez sans vous soucier du programme, du lieu où vous allez dormir, de l’endroit où vous allez manger, du programme des prochains jours. Laisser vous guider par les rencontres tellement enrichissantes que vous ferez. Vos yeux ne verront pas les mêmes choses. Vous en reviendrez riche d’enseignements.
Avec ce voyage, je crois seulement pouvoir confirmer que, sur terre, le paradis n’existe pas… en tous les cas pas dans les pays que nous avons traversés. Et pourtant, certains étaient époustouflants. Si l’herbe nous apparaît toujours plus verte dans le pré du voisin, sachez que chez nos voisins, il n’y a pas que des avantages. Difficile à nos yeux de trouver mieux que la France. Notre liberté, nos richesses culturelles et historiques, la diversité de nos paysages, notre gastronomie, regroupées sur un si petit territoire, n’ont probablement pas d’égal. Cependant, et cela nous semble indiscutable, comparativement à la plupart des populations que nous avons croisées, le peuple français est un peu plus austère et moins affable, plus jaloux et moins reconnaissant, surement trop assisté et plus assez travailleur, trop souvent critique et pas assez constructif, et, c’est peut-être là la plus grande ruine de notre beau pays. Blasés ou égoïstes, envieux ou soupçonneux, nous sommes souvent trop suffisants dans notre relation à l’autre. Trop souvent, nous préférons juger avant de jauger.
A l’autre bout de la planète, tout le monde salut tout le monde d’un grand signe de la main, d’un large sourire et d’un franc bonjour. Que vous soyez du même village, de la même nation… ou pas ! C’est peut-être pour cela qu’ils respectent autant les biens communs sans les dégrader. Que les barbecues publics restent impeccables en Nouvelle-Zélande, que les chaises longues qui sont posées dans les jardins publics en Australie ne sont pas volées ou que les métros ne sont pas dégradés à Hong-Kong ou au Japon. Combien de ces infrastructures destinées à la collectivité, intactes dans ces pays, seraient détruites, endommagées ou volées en quelques jours – ou heures - en France ?
Finalement, on se plaint trop et on veut tous profiter d’un système beaucoup trop généreux par rapport à tout ce qui se fait ailleurs. Avec quelques changements dans nos comportements, la France serait indiscutablement proche du paradis sur terre. Mais là, c’est le politique qui a un vrai rôle à jouer.
Durant mon mandat municipal qui a précédé ce voyage - une tranche de vie bien chargée mais que j’ai vraiment appréciée - je m’amusais à clamer haut et fort que mon village Combloux était le plus beau village d’Europe. Je crois finalement que je m’étais trompé. C’est le plus beau village du monde !
Même après avoir séjourné dans le paradis d’Atamisque en Argentine, dans celui de Lilly Pad en Australie, dans la cabane d’Antoine à Farino en Nouvelle-Calédonie, au Lodge Hillside au Laos, finalement, notre paradis… c’est probablement le Vernay à Combloux !
Voilà, nous allons retrouver notre maison, notre lit, reprendre nos habitudes et les petits gestes de notre quotidien. Nous allons vider nos sacs et ranger nos affaires sur les étagères pour un bon moment. Retrouver tout le confort que nous avions avant de partir. Ne plus nous poser de questions pour boire l’eau du robinet, qu’elle soit chaude en tournant celui de droite, que le réfrigérateur soit plein… et même pour savoir si nous aurons du wifi ou pas demain. Les guides touristiques seront rangés dans la bibliothèque et Lovely ne les rouvrira pas de sitôt. Je ne vous écrirai plus le soir dans mon lit ou sur le canapé, dans l’avion ou le salon d’un ferry, dans un bus bringuebalant ou au poste de copilote dans une voiture de location, assis sur la banquette arrière dans le 4x4 d’Alessandro pendant la traversée du désert d’Uyuni ou allongé dans le trampoline du catamaran en Polynésie avec Toni, accoudé au bar de nos nombreux petits hôtels ou assis dans un tuk tuk à Luang Prabang… ou dans un avion comme celui-ci.
Vous écrire aura été un vrai plaisir. Une mission à laquelle je m’étais engagé. Parfois, je dois le reconnaître, c’était une corvée. Ce sont environ 2 à 3 heures qu’il fallait que je trouve quotidiennement. Souvent le matin très tôt. Ou le soir très tard. Parfois les deux. Mais finalement, même si je manquais de temps, j’y ai pris goût. Qui sait, je me suis peut-être trouvé une passion pour mes vieux jours. C’est ma prof de français de 3ème, qui m’alignait infatigablement – à croire qu’elle y prenait un malin plaisir - des zéros à chaque rédaction, qui n’en reviendrait pas ! Et les photos. Plus de 12 000 clichés que j’ai conservé sur les 25 000 prises de vue. Un travail énorme le soir pour les recadrer, les trier, n’en sélectionner que la moitié et finalement n’en n’importer que quelques unes sur le blog. Mais là aussi, que de souvenirs dans la boîte.
Et le blog, jamais je n’aurai imaginé que vous auriez été si nombreux à nous rendre visite tous les jours. Je n’en reviens toujours pas d’ailleurs. Un peu plus de 43 000 visiteurs depuis le départ, c’est plus de 200 lecteurs par jour en moyenne. Sachez que vos messages ont été, un vrai petit plaisir. Nous aussi, nous nous sommes pris au jeu. Chaque matin, lorsque nous avions du réseau, vous étiez notre première lecture. A peine debout – parfois encore dans le lit -, nous étions avides de savoir qui avait laissé un message ? Combien de personnes avaient voyagé avec nous hier ? C’était plus qu’un simple lien avec vous tous, avec notre famille, nos amis, c’était une bouffée d’oxygène quand nous rêvions de France, de Combloux où de Noirmoutier. Et puis, nous avions l’impression que vous étiez dans nos valises. Un message de vous et nous vous imaginions en train de le rédiger, nous pensions à vous, à votre univers. Je vous remercie pour ce contact de proximité que vous avez eu avec nous pendant ces 7 mois.
Merci à Marlène, qui nous aura écrit inlassablement et quotidiennement… même lorsqu’elle était de l’autre côté de l’Atlantique, à mes belles-sœurs toujours si proches de nous et à nos familles, à Mme Martin pour ces messages si bien tournés – c’est tout de même elle qui m’a rebaptisé Victorinox -, à Crocsy – qui nous a offert de petites crocs qui sont restées accrochées à nos sacs depuis le premier jour – et si souvent à nos côtés, à Christine de nous avoir connecté avec la bibliothèque de Combloux, mais aussi à Jacques P. pour ses conseils en Australie, à Didier de Cham que je ne connais pas mais qui fait presque partie de la famille, à Mado pour ses échos de Noirmoutier, à Fabrice et à Yvonne pour leurs nouvelles du Vernay ou de Cuchet, à Nath qui en plus des cours et des devoirs pour The Artist nous livrait ses impressions, à Tante Chantal pour ses félicitations… et à tous ceux que je cite pas mais dont les messages nous ont à chaque fois touché.
Et puis, je voudrais finalement remercier la majorité d’entre vous. Ceux que j’appelle les lecteurs de l’ombre. A vous, qui n’avez jamais osé nous laisser de messages par retenue ou par discrétion. Je sais que vous étiez là. Je ne sais pas qui vous êtes, mais je sais que vous nous suiviez avec assiduité et fidélité. Sachez que vos connections ont fait tourner le compteur des visiteurs, un compteur qui m’a donné la force de rédiger ces billets quotidiens les jours où je n’avais pas le cœur à l’ouvrage. Grâce à vous, ces 230 articles et leurs photos formeront d’ici peu un ouvrage de près de 480 pages !! Un très beau carnet de voyage que je n’aurai jamais imaginé pouvoir écrire sans vous ! Le plus bel ouvrage de souvenirs de notre vie.
Françoise aura été un ciment important entre vous et nous. Elle m’aura permis de diffuser à plus grande échelle - sur notre quotidien local Le Dauphiné - le logo de Combloux que j’ai fait voyager autour du monde. Elle a sélectionné certains clichés qui ont été publiés à côté de ces textes mais j’en ai beaucoup d’autres que je remettrai en Mairie dans quelques jours. Elle a prévu avec la rédaction un article « bilan » qui paraitra le 1er janvier prochain. Un beau cadeau !
Un autre cadeau est celui des thérapeutes qui m’ont rendu possible le voyage. A quelques semaines du départ, le verdict d’une hernie discale avait été décelé. Pour ne pas remettre en cause ce projet, pour tenter de repousser l’opération, j’avais tout essayé, en urgence, avec des praticiens à l’écoute. Dans cet avion, je pense à eux aussi. Merci à Philippe G. et à Mathieu P. pour votre travail… que nous reprendrons d’ici peu, à Olivier G. pour tes semelles qui ont tenu le coup, à Jean-François I., Jacques Z. et Christian S. pour vos conseils et prescriptions « au cas où »… les tablettes de médicaments reviennent avec moi, intactes. Et surtout à Christophe L. qui sera peut-être, si l’état devait empirer, le chirurgien mais qui m’a donné le « go » décisif pour partir et même profiter à fond de notre trip. Et finalement, si nous rentrons à la date prévue, c’est que tout s’est bien passé. L’opération pouvait attendre. Merci pour votre cadeau.
Merci aussi à mes parents pour leur gestion de notre courrier et de notre administratif quotidien. Cela n’a surement pas été simple tous les jours… mais je leur dirai en les serrant dans mes bras dans quelques heures.
Et puisque je suis dans les ultimes remerciements, les plus forts iront à René pour ses bagues sculptées dans la jungle, à Geoff pour son ballon de foot australien offert à Loch, à John pour la partie de pêche à Opito Bay en NZ, à Antoine pour son aide en Nouvelle-Calédonie et aux arbres plantés à Farino, à Khamp Seng pour avoir fait chanter ses bouts de choux laotiens pour nous, à la famille Salmon que nous ne remercierons jamais assez d’avoir traversé le monde simplement pour venir prendre un verre avec nous…
Le mot de la fin sera pour mon associé, Gérald. Sans son accord salvateur de me laisser partir sept mois en l’abandonnant seul à la tâche, sans ce « vas-y, fais le maintenant sinon tu vas le regretter toute ta vie ! », sans ce précieux sésame, je, nous, ne serions jamais partis. Toutes les équipes ont « fait le job parfait » et je vais rentrer avec des résultats que nous n’avons jamais connus… à tel point que je ne sais pas si je vais vraiment retourner au bureau ;-)).
« Voilà… c’est fini » dit la chanson de Jean-Louis Aubert. Ce voyage est devenu notre univers. C’était simplement le bonheur. Il n’y a pas mieux que de voir toute sa petite famille réunie chaque matin, chaque jour, chaque soir. C’était ça l’essentiel. Que nous soyons restés ensemble… 7 mois durant… pendant 212 jours… à tout partager. C’était ça le rêve du départ. Probablement celui de très nombreux parents. C’était celui de Lovely, je le sais. C’était le mien, je le savais depuis longtemps. Un rêve qui s’est transformé en réalité. Nous savons que nous avons eu de la chance. Un beau rêve qu’il faut quitter. Maintenant. Mais un rêve qu’il fallait vivre jusqu’au bout avant de se réveiller. Et même si je n’en ai pas envie, je suis prêt.
« D’accord Maman, je me lève… »
De là-haut, à 11 000 mètres d’altitude, c’est comme si je posais les pieds au sol en restant toujours assis sur le bord du lit. J’imagine déjà nos premiers pas sur le sol français en atterrissant à Roissy tout à l’heure mais c’est encore un peu flou. Un peu loin. Une sensation particulière. Presque bizarre.
Nous changerons de terminal pour aller reprendre un petit vol Air France pour rallier Genève, le 31ème et dernier vol, et là-bas, vers 19h40, nous allons retrouver mes parents qui feront, comme à l’aller, le voyage pour venir nous chercher avec le mini van de Fifi. Et puis, ce sera le retour dans notre village, une bonne bouterole à partager avec eux, essayer de raconter l’essentiel. Puis le chalet, la clé dans la serrure, la porte de notre univers qui s’ouvrira à nouveau. Et très vite, viendra l’heure de vous retrouver. Les garçons veulent aller à l’école, au collège et au lycée dès demain. Pour voir leurs potes. Pour reprendre contact juste avant les vacances de Noël. Moi, j’irai boire mon petit café du matin avec Marco et Victorinox sera redevenu le fanfoué du Vernay, Lovely… Didi, El Gringo… Charles, The Artist… Augustin et BG le kanak… Gautier. Nos vies vont reprendre leur cours et le plus important est que nous vous sentirons tous là. Près de nous. C’est bien là le lien fort de l’amitié.
Je n’ai jamais aimé les dernières fois. Mais maintenant, dans le presque dernier avion de notre périple, j’arrive à la fin de mon dernier billet de ce blog. Vous lisez mes derniers mots. Demain, il n’y aura rien de neuf sur le blog. Je vais poser ma plume. Refermer mon mac qui aura été un précieux compagnon de route. Et une fois qu’il sera fermé, je vais faire glisser ma main doucement sur le capot en songeant à ces centaines d’heures passées avec lui durant ces 7 derniers mois pour vous transmettre toutes nos émotions.
Avant, pour la dernière fois sur ce blog, je dois vous dire au revoir… ou vous embrasser, ça dépendait des jours. J’en profite pour vous souhaiter à tous un très joyeux Noël auprès de vos proches et une très belle année 2015. Qu’elle vous transporte aussi haut et aussi loin que vous le désirez.
C’est stupide mais j’ai une nouvelle larme qui roule sur la joue.
Je n’aime pas les dernières fois…
Je vous embrasse fort. Nous avons hâte de vous serrer dans nos bras et de vous dire que nous vous aimons tant !
A pouet !
Victorinox sans ses béquilles en inox mais avec sa super Lovely Planétaire, son El Gringo maintenant voyageur polyglotte, son adorable et effervescent The Artist et son BG, plus kanak que jamais mais qui restera toujours son nounours !