Tokyo interminable… depuis la SkyTree !
Dimanche 14 décembre – Assi à une table du minuscule lobby de l’hôtel Ueno. J-4…
Ce matin, nous nous sommes réveillés à 6 heures 30. C’est un peu tôt pour un dimanche mais nous devons profiter de la journée ensoleillée qui s’offre à nous. La nuit aurait pu être meilleure pour les garçons qui ont essayé de se partager un lit de 140 à 3. Il semble que BG ait tenté de dormir un moment par terre mais qu’au milieu de la nuit, il ait rejoint ses frères. Au réveil, il me dira qu’il n’a pas très bien dormi…
Lorsque nous sortons de l’hôtel, le ciel est bleu, le soleil peine à briller, encore caché par les immeubles et il ne réchauffe pas vraiment l’atmosphère qui nous pique rapidement les doigts. Il ne doit pas faire plus de 5° et nous avons remis nos doudounes. Les 54321go se baladent dans Tokyo avec leurs dégaines très colorées… comme au début ! Et comme pour chacune des étapes qui ont jalonné notre parcours, nous sommes enchantés de nous retrouver ce matin au pays du soleil levant. Une nouvelle vision de l’Asie.
Peut-être parce que nous sommes dimanche matin, les rues sont vides, tout est très calme. Cette tranquillité matinale nous incite à marcher pendant une heure pour rejoindre la Sky Tree Tower de Tokyo que nous avons en point de mire depuis notre sortie de l’hôtel. Elle grossit de pas en pas mais nous mettrons près d’une heure à en rejoindre le pied.
Nous avons préalablement traversé les rues commerçantes du quartier dont les rideaux métalliques, encore fermés à cette heure, sont tous décorés de peintures traditionnelles.
Puis nous avons franchi la large rivière Sumida avant de longer l’imposant siège de la brasserie Asahi – la bière la plus consommée au Japon - designer par Philippe Starck, avec la SkyTree toujours en arrière plan.
Nous l’atteignons enfin à 10h30, au cœur du quartier Sumida-ku. La Tokyo SkyTree est une tour de radiodiffusion qui mesure 634 mètres. Depuis son inauguration, elle est la deuxième plus haute structure du monde encore debout, derrière le gratte-ciel Burj Khalifa à Dubaï.
Initialement prévue pour mesurer 610 mètres, la Tokyo SkyTree culmine finalement à 634 mètres, soit près du double de la Tour Eiffel à Paris !! Elle possède trois pieds pour une stabilité maximale et une meilleure résistance aux séismes et sa forme, à partir de la mi-hauteur, est cylindrique pour mieux résister aux vents. Vue dans bas, la structure est imposante et impressionnante. Nous nous insérerons dans la file d’attente et après 50 minutes, nous pouvons rentrer dans l’un des 4 énormes ascenseurs qui circulent au cœur de la structure centrale. A une vitesse de 600 mètres/minute, nous atteignons la plateforme d’observation, 350 mètres plus haut, en un éclair. Nous bouchons notre nez pour libérer nos oreilles qui se sont bouchées et lorsque les portes s’ouvrent sur la large couronne vitrée… Wahou !!! La vue est à couper le souffle sur une ville qui, comme le dit The Artist, semble interminable. Avec le temps clair, et l’absence de pollution perceptible sur la ville, la visibilité est lointaine. Nous arrivons même à observer le mont Fuji qui, à 106 kilomètres d’ici domine la ville de ses 3 776 mètres.
Tout autour de cette plateforme, nous n’arriverons pas à distinguer les limites de cette agglomération tentaculaire qui compte plus de 37 millions d’habitants. En passant sur le « pas dans le vide », sous nos pieds, tout paraît miniature. Les piétons, les voitures, les bus et même les petits immeubles de 4 ou 5 étages.
Comme toutes les mégapoles du monde, Tokyo était pour nous l’objet de bien des questions. Tant qu’on n’y a pas mis les pieds, on craint un peu cette ville dont on ne connaît pas la langue et dont le gigantisme paraît insurmontable. Mais après ce premier jour dans la capitale, on se rend compte qu’on peut aller d’un endroit à l’autre sans se perdre – même si le nom des rues n’est pas toujours indiqué -, visiter les quartiers qui nous intéressent et manger ce qu’on veut. Il est vrai que, malgré son gigantisme, la ville de Tokyo nous semble déjà accueillante. L’atmosphère est plutôt sereine et une énergie incroyable flotte dans l’air. La ville est dynamique, stimulante et elle sent la prospérité. Même si c’est l’une des villes les plus densément peuplées du monde, on y circule facilement. On ne s’y sent pas étouffé ni à l’étroit. Les rues principales et les trottoirs sont larges et propres, la pollution semble inexistante, aucun des équipements publics n’est dégradé, aucun tag, les feux de circulation sont respectés – pour les piétons aussi - et tout est réglé au quart de tour. Finalement, même l’urbanisme chaotique de la ville – qui semble être une synthèse entre le design contemporain et l’héritage historique – apporte une touche finale variée et agréable.
Tokyo n’en demeure pas moins une ville démesurée, qui depuis la SkyTree ressemble à un immense puzzle. Pas de centre-ville unique mais différents quartiers comme autant de villes juxtaposées.
Nous avons été surpris par les restaurants exposant leurs plats dans la vitrine sous forme de maquettes en résine plus vraies que nature. C’est assez pratique pour y faire son choix lorsque le menu est unilingue.
Et les Japonais ? Notre première impression est unanime. Les Japonais sont très gentils, toujours polis. Ils parlent à voix basse, ne font pas de bruit, ne courent pas, leur téléphones vibrent mais ne sonnent pas. Dans la rue, quelques Japonais connaissent suffisamment l’anglais pour nous aider à trouver notre chemin. Et ils sont si attentionnés qu’ils ne nous indiquent jamais uniquement la direction à suivre, ils nous escortent jusqu’à l’endroit souhaité. A notre arrivée dans un restaurant, le serveur prononce à voix haute une sorte de bienvenue… que tout le monde reprend en cœur pour accueillir les nouveaux arrivants.
Après avoir déjeuné au pied de la SkyTree, nous nous arrêterons un moment sur une placette où est organisé un concours bien surprenant. Six jeunes femmes sont assises à de petites tables et boulottent, à toute allure, des plats de pates au bouillon. La télévision est présente et on sent l’excitation, très mesurée, des Tokyoïtes présents et admiratifs. Je volerai une photo interdite pour vous plonger dans l’atmosphère proche de celle des gobeurs d’huîtres de Beauvoir-sur-Mer. Et, nous n’y couperons pas, le speakeur se dirigera inévitablement sur la petite tête blonde qui dénote dans l’assemblée, celle de BG. Il lui demandera en anglais comment il trouve l’animation. Il répondra « amazing » et lorsque le speakeur traduira en japonais son propos, la foule - qui pourtant retient ses émotions -, laissera éclater un fou rire.
Nous prendrons le métro car je voulais puiser un peu d’inspiration professionnelle au musée international du bagage mais arrivés devant, nous avons du renoncer : fermé le dimanche ! Nous nous sommes alors dirigés à pied vers le quartier d'Asakusa pour partir à la découverte du temple Sensō-Ji. C'est le plus vieux temple bouddhiste de Tokyo et un des plus significatifs. Nous sommes entrés par « la porte du tonnerre » qui est la principale voie d'accès au temple. Elle est suivie d'une grande allée commerçante dans laquelle nous n’avons pas résisté à quelques souvenirs qui trouveront une petite place dans la valise achetée à Hong Kong...
... puis nous sommes passés sous « la Porte de la salle aux trésors » pour nous retrouver sur une placette, noire de monde.
Sur notre gauche la pagode à cinq étages, et devant le bâtiment principal.
Avant d’aller y déposer une offrande, nous avons imité tous les japonais. Une vieille tradition qui consiste à déposer une offrande de 100 yens puis à secouer une longue boîte de métal argenté contenant des baguettes… comme celles que l’on utilise pour manger. Il faut arriver à extraire l’une d’elle par le petit orifice du contenant, lire le sinogramme indiqué sur son extrémité et retrouver le même signe inscrit sur les très nombreux petits tiroirs de bois insérés sur le mur qui nous fait face. Il faut alors, ouvrir le tiroir concerné et extraire l’un des petits feuillets qui y sont empilés. Au verso, nous découvrons alors si notre avenir nous réserve une fortune importante, normale ou plus chétive… nous garderons secret les résultats !
Après un dernier arrêt dans un petit centre d’attractions des années cinquante pour nous divertir et une photo de El Gringo bien entouré...
... nous ferons route, à pied, vers l’hôtel et c’est frigorifiés que nous arriverons. Nous interrogeant sur la température extérieure, le réceptionniste nous confirmera qu’il fait 3° !! Peut-être plus froid qu’à Combloux. En vous écrivant ces quelques mots, j’ai un œil sur les informations japonaises qui défilent sur le téléviseur et la neige est tombée en abondance sur la côte Ouest… et dans quelques jours, elle arrivera sur Combloux, je le sens !
Nous vous souhaitons un beau dimanche. Le prochain, nous le passerons chez nous. Gros bisous.
Victorinox