En route pour Poingam, à l’extrême pointe nord puis cap au sud !
Vendredi 14 et Samedi 15 Novembre – Lorsque je suis le copilote du Duster...
Pendant notre petit apéro d’hier soir, nous avons dégusté les succulentes crevettes cuisinées par Ida de la tribu Bas-Coulna. Et mon beau-père eut été ravi de pouvoir pêcher de tels morceaux… d’une autre taille que nos crevettes de Noirmoutier !!
Ce matin, nous avions mis le réveil à 5h30 pour profiter de la journée. Le soleil est déjà levé et nous prenons le petit-déjeuner sur la plage dont nous sommes maintenant coutumiers.
A 7 heures, les sacs sont prêts à être embarqués dans le Duster !
10 kilomètres plus loin, nous traversons Hienghène avec un autre visage de la poule couveuse et très vite, nous arrivons face à la rivière de la Ouaième qui ne possède pas de pont, et n'en a jamais possédé. Le seul moyen d'atteindre l'autre rive est d'embarquer sur le bac qui est d'autant plus célèbre et symbolique du fait qu'il est le dernier de ce genre en Nouvelle-Calédonie. Chaque traversée est assurée par un passeur expérimenté puisque ce métier se transmet de génération en génération. C'est un passage obligé pour quiconque se lance dans un tour de l'île et nous n’y échapperons pas. Lorsque nous y arrivons, des enfants attendent leur bus pour se rendre à l’école et nous rigolerons un moment avec eux sous l’abri bus. Leslie, en CM2, qui veut devenir médecin, n’a pas sa langue dans sa poche. Ils me raconteront qu’ils se lèvent le matin entre 5 heures et 5 heures 30, que le bus est en retard et qu’il espèrent qu’il ne passera pas aujourd’hui. Quatre d’entre eux ont déjà un téléphone mobile pour s’envoyer des photos ou aller sur Snapchat… ah, monde numérique, quand tu nous tiens… Photo souvenir !
Nous sommes la seule voiture sur le bac qui peut en contenir 8 au maximum et qui fait ses allers-retours de jour comme de nuit, que l’on soit en voiture, à pied, à vélo ou encore à cheval.
La route progresse le long de la côte et le Mont Panié culmine, dans les nuages, à 1 628 mètres au dessus de nos têtes. Nous avions imaginé le gravir mais des travaux sur le chemin d’accès ne le rendent plus praticable pour le moment.
Nous n’aurons pas fait de grande randonnée dans ce pays qui recèle pourtant des parcours que nous imaginons magnifiques. Nous verrons si cela sera possible sur l’île de Lifou où nous prévoyons de rester 6 jours.
Non loin de là, nous nous arrêterons à Tao pour accéder, en une demie heure de marche aux cascades du même nom. Ce sont les plus grandioses de notre voyage et elles forment, en chutant en plusieurs étapes, de superbes piscines dans lesquelles nous passerons une demi heure. L’eau est transparente et de grosses crevettes curieuses viennent chatouiller nos orteils… nous regretterons seulement de ne pas avoir de haveneau ou simple filet avec nous !
Puis El Gringo et Kanak s’éloignent pour trouver d’autres piscines et, lorsque nous décidons de lever le camp, personne ne répondra à nos appels et sifflements. Inquiets, nous avons remonté la rivière d’abord jusqu’au pied de la chute, puis l’avons redescendu sur plusieurs centaines de mètres, vérifiant tous les trous d’eau, toutes les piscines… vous imaginez l’inquiétude et les images qui traversent alors notre esprit. Soudain, nous les apercevons enfin… en train de bronzer sur un énorme rocher à côté d’une très belle piscine ! Ouf mais belle remontrance aussi !
En remontant dans la voiture, notre gsm de brousse délivre un petit son nous prévenant de l’arrivée d’un texto. Vite, c’est surement Antoine… « L’histoire retiendra que Enguerrand est né à 3h25 du matin le 14 novembre. 3,015 kg pour 50 cm et déjà plus de cheveux que son père. Les parents sont vaillants et pleins de félicité ! ». C’est génial ! Et nous aurons la chance inouïe de le voir avant notre départ du Caillou !
En suivant la côte en remontant vers le nord-ouest à flanc de montagne, le paysage alterne cascades, embouchures de rivières, cocoteraies et végétation luxuriante. La route longe le rivage et le sable est plus blanc, les plages toujours aussi « brutes de pommes ». Le nord nous apparaît encore plus enchanteur, plus séduisant que le sud, la partie la plus sauvage que nous ayons vu.
Tout au long de la route, nous verrons une jolie collection de boîtes aux lettres. La règlementation de l’OPT n’a pas réussi, ici, à prendre le dessus sur la création… En tôle, avec un bac de tondeuse à gazon, un capot de moteur hors-bord, représentant une case ou une maison, il y en a pour tous les goûts !
A Balade, nous voyons l’endroit où James Cook à poser le pied en Nouvelle-Calédonie où les plages sont de petites merveilles, encore pures. L’Eglise édifié à cet endroit témoigne du passage des missionnaires français pour évangéliser l’île.
Plus loin, la mangrove a envahi la côte. Nous quittons le bord de mer pour franchir un col d’ou l’on domine le lagon et de l’autre côté, le paysage est immédiatement plus aride, plus sec et la végétation moins présente.
A Ouéga, nous hésitons à prendre la petite route qui mène directement au nord mais des locaux nous en dissuaderons car même les pick-up ne passent pas. Nous tirerons donc jusqu’à Koumac en traversant la pointe de l’île d’est en ouest. Le paysage, toujours très vallonné, nous laisse penser aux Alpilles.
Nous irons jusqu’à Koumac faire un plein d’essence et à Chagrin, nous mettrons le cap plein nord pour filer sur Poingam… qui se trouve à encore 81 kilomètres. Tout au long de la route, nous sommes entourés de multiples vallons qui, avec une variété incroyable de couleurs, nous proposent des passages de toute beauté.
Nous ferons les 23 derniers kilomètres sur une piste assez large aux nombreux mouvements de terrain. Sur cette piste qui ondule de bas en haut, nous jouerons en passant à vive allure ces immenses dos d’ânes pour avoir quelques haut-le-cœur... Il est 13 heures et nous arrivons enfin au Relais de Poingam, un gîte qui affiche complet en permanence et pour lequel il est toujours très difficile d’obtenir une nuitée sans s’y prendre 3 mois à l’avance. Le petit panneau placée à l’entrée en dit long sur la philosophie des lieux… qui nous convient à merveille.
Notre bungalow, situé sur la plage, n’est pas encore prêt mais cependant une table de pierre, face au lagon, est disponible. Il ne manque plus qu’un verre de rosé et nous tutoyons le paradis.
En attendant la bouteille, nous irons tremper nos pieds dans la mer azur.
Et je profiterai d’un plat typique du restaurant : une tartiflette… de langoustes aux patates douces !
Nous nous prélasserons tout l’après-midi à nous balader le long de la plage avec Lovely et Kanak… qui ressemble plutôt à Robinson ici !
Construction d’une nouvelle cabane pour les grands suivie d’un bain et d’une séance de sauvetage d’un homme à la mer… tout se passa bien jusqu’au bouche-à-bouche où l’homme meurtri est sorti très brusquement de sa léthargie !
Nous avons diné sur la grande table d’hôtes avec une vingtaine d’autres convives, tous français, des bretons en majorité, marseillais mais aussi un couple de Saint-Martin d’Uriage en Isère.
Nous quittons la table à 22 heures pour rejoindre la grande chambre dans laquelle nous dormons tous les 5, comme les trois dernières nuits à Koulnoué Village, comme la toute première à Lima, à Oro Bianco… il y a presque 6 mois ! Demain le réveil sonnera à 6 heures.
A 7 heures, nous quittons le Relais de Poingam. Nous avons 460 kilomètres à parcourir pour, d’une seule traite, rallier Nouméa. Sous le soleil matinal, les paysages d’hier sont aussi beaux et c’est avec regret que nous passerons à Voh sans avoir le temps de faire la randonnée de 2 heures qui nous permettrait de voir l’une des particularités naturelles de notre planète qui a rendu célèbre le photographe Arthus-Bertrand.
Avant Moindou, nous ferons une embardée pour rejoindre le littoral et photographier les couleurs magnifiques du lagon que nous longeons depuis un moment.
A 12h30, nous arrivons à Nouméa et filons récupérer notre appartement de la résidence hôtelière Casa del Sole. La première urgence est de faire tourner des machines à laver car notre tour du Caillou a mis à mal notre petite garde robe…
Ensuite, nous irons chercher un petit cadeau en ville pour la communion de Gersande et un autre pour la naissance de Enguerrand. Enfin, nous reviendrons nous préparer pour être présents, un peu en avance, à la messe de communion à 18 heures à l’école Saint-Jean Baptiste.
Nous vous embrassons et vous souhaitons un excellent week-end !
Victorinox