Vers les boulders…
Lundi 29 septembre – A la place de copilote de notre super Hyundaï…
Le réveil sonne à 7h30 et en ouvrant les rideaux de la grande porte fenêtre de notre chambre qui donne sur la prairie de l’immense plaine au pied du Mount Cook, les brebis sont regroupées tout près du cottage après la nuit passée dehors. L’herbe est blanchie par la gelée nocturne. Le soleil se lève sur notre droite. Encore rasant, il diffuse une lumière orangée qui rend le spectacle matinal assez féérique…
Une lumière et un panorama qui nous font penser à notre petit paradis en Argentine dans la bodega Atamisque. Même plaines jaunies par l’hiver devant nous, mêmes sommets enneigés au loin, même températures et même atmosphère débonnaire… seules les brebis ont remplacé les vignes. Nous y resterions bien la journée mais notre itinéraire et notre envie de découvrir le sud de l’île sont trop forts et aujourd’hui nous souhaitons rouler pour rallier la région de Queenstown afin de s’y arrêter 3 jours.
Le programme de la journée est donc chargé avec un passage à Oamaru où nous aurons peut-être la chance de voir les Blue Penguins et à Moeraki pour découvrir les surprenants « Boulders ».
La route est bien tranquille en ce début de semaine et ici, contrairement aux longues routes monotones de l’Australie, le paysage est toujours changeant. Nous nous arrêtons fréquemment pour prendre des photos et profitons des paysages où les nuances de vert subliment les panoramas. Nous rasons le lac Aviemore dont l’eau aussi turquoise que celle de tous les lacs que nous croiserons ce matin, une couleur si belle qu’elle en paraît saine et presque surnaturelle.
Un chouette petit single track fait le tour du lac et nous nous imaginons bien le prendre en VTT. Les nombreuses étendues d’eau et rivières font de cette région un havre pour les saumons. Nous croiserons d’ailleurs quelques élevages le long de notre route.
Sur le trajet, nous ne saurions quantifier précisément le nombre de brebis et d’agneaux que nous verrons… peut-être bien des milliers ! Le propriétaire de notre cottage nous a dit ce matin qu’il est à la tête d’un gros cheptel. Il en parquait 300 têtes sur la plaine devant notre maison et il nous expliquait qu’elles étaient tondues au mois de juillet et que seules les mères ne l’étaient pas pour protéger les petits agneaux en cette période où les nuits sont encore froides.
Plus rarement, nous croisons quelques troupeaux de bovins. Ici, les veaux semblent être tout de suite mis à l’herbe et sont regroupés ensemble dans de petit enclos.
Dans la voiture, malgré ce long trajet, l’ambiance est bonne. Les garçons se marrent comme des baleines à l’arrière en simulant une émission sportive. Ils utilisent leur téléphone en guise de micro et organisent des interviews d’après match qu’ils enregistrent et rediffusent. La vraie fausse interview de Pascal Dupraz, l’entraineur de l’ETG, après la victoire d’hier vaut la peine d’être entendue.
Nous traversons le village de Otematata et peu après se succèdent plusieurs lacs dont le plus imposant est le lac Waitaki. Tous ces lacs alimentent de nombreuses petites centrales hydrauliques. Avant d’arriver à Kurow, le décor est presque irréprochable, parfait, comme la réplique d’un décor de train miniature. En traversant la petite ville, nous retrouvons les mêmes caractéristiques urbanistiques qu’en Australie. Les maisons sont toutes bâties sur de petites parcelles de terrain avec leurs façades en parfait alignement sur la route et très en retrait d’elle. Elles donnent à la ville toujours la même impression d’espace et permet de laisser une large bande herbée entre la route et les murets des propriétés au milieu de laquelle se déroule le tapis de bitume qui forme le trottoir.
A la sortie de la petite ville, nous croisons quelques vignes, des vergers et toujours de grandes prairies arrosées par les systèmes géants d’irrigation. Il est 10h20 et la température monte doucement à 7° et aucun nuage ne vient contrarier le règne solitaire du soleil. Les jonquilles en fleurs sur le bord de la route nous rappellent que le printemps bat son plein et les ajoncs qui couvrent les coteaux nous font penser à la Bretagne.
A Omara, nous faisons un stop au bord de l’Océan Pacifique que venons de rejoindre. Pas de Blue Penguins à cette heure. Il faut attendre la tombée de la nuit, vers 20 heures pour les apercevoir. A l’ »Information Point », la jeune hôtesse nous conseillera d’aller voir les Yellow Penguins au Sud de Dunedin que nous pouvons voir toute la journée. Pour le moment, alors que nous roulons le long de la One, un stop s’impose à l’entrée de Moeraki, pour découvrir les fameux Boulders !
Ces boules de pierre sont éparpillées sur une magnifique plage, au pied d’une petite falaise. Elles ont mis des millions d’années à se former. D’abord prisonnières dans le sol, c’est la mer, en grignotant lza falaise, qui les fait ressurgir. Elles roulent sur la plage et sont alors polies par les vagues du Pacifique. On ne les trouve qu’à cet endroit précis de la côte. Spectacle aussi surprenant qu’insolite, elles représentent un super terrain de jeux pour les garçons.
Nous reprenons la route pour Dunedin et nouvel arrêt à l’« Information Point » pour nous assurer que les pingouins jaunes sont visibles facilement… et rapidement car le temps file. Malheureusement, pour avoir une chance d’en apercevoir à cette heure de la journée – ce qui n’est pas gagné d’avance - il faut nous rendre sur la péninsule d’Otago à 45 minutes au sud de Dunedin… soit 1 heure 30 aller-retour plus le temps de la visite. Nous allons grignoter pour prendre une décision collégiale dans un petit bar au cœur de la ville, non loin de la très belle Central Station…
Nous prendrons finalement la décision de tracer directement jusqu’à Queenstown qui est encore à 3h30 de route d’ici. Dommage pour les Blue Penguins et leurs cousins les Yellow !
La route est très belle et le paysage beaucoup plus vert que ce matin à Twizel avec beaucoup plus d’arbres aussi… et toujours autant de moutons ! Celui qui n’aime pas les moutons ne doit surtout pas venir en Nouvelle-Zélande, il serait déçu !!
A force de regarder le paysage, nous en avons oublié notre route et avons raté la bifurcation quelques kilomètres auparavant. Le GPS indique que nous pouvons rattraper la route en tournant à droite maintenant, sur une route sans revêtement. Et c’est reparti pour une nouvelle étape du Dakar ! Nous ferons une dizaine de kilomètres sur ce chemin de pierre sans pouvoir dépasser les 50 km/h. Le décor champêtre est encore plus tranquille.
Nous faisons quelques arrêts pour voir les petits agneaux gambader comme des fous ou téter, un peu brutalement, leur mère…
La température n’a cessé de grimper pour culminer maintenant à 21°. Il est 16 heures et le GPS prévoit encore 2 bonnes heures de route. Nous traversons enfin une forêt de sapin avant de rentrer dans le district d’Otago. Une heure après nous approchons Alexandra et prenons à gauche avant le centre pour suivre la route des wineries… mais nous ne nous arrêterons pas.
Le soleil brille toujours et les arbres fruitiers n’hésitent pas à montrer leurs plus belles fleurs…
Nous franchissons un vieux pont métallique comme il en existe beaucoup en NZ puis longeons, sur près de 15 kilomètres, un lac longiligne et étroit qui débouchera, lui aussi sur un barrage hydroélectrique.
A l’entrée de Queenstown, nous nous arrêtons fréquemment pour tenter de trouver le logement que nous recherchons… sans jamais y arriver car cette ville est très touristique, presque trop et nous ne trouverons rien de ressemblant au petit cottage d’hier. Finalement, à 19h30, nous abandonnons nos recherches et validons un petit appartement sur trois étages au bord du lac et à deux pas du centre. Nous posons les sacs, prenons le coucher de soleil en photo et rejoignons le cœur de la station prendre une bonne pizza chez Bella Cuccina.
Maintenant, c’est l’heure de faire de beaux rêves en imaginant nos activités de demain…
Grosses bises à tous… enfin à toutes !
Victorinox