Cap sur Adélaïde…
Lundi 15 septembre – Au poste de copilote…
Hier soir, au moment de rentrer dans notre paquebot après le dîner dans la salle commune, notre camper van était encerclé par les kangourous et nous avons bien rigolé… sans être complètement rassurés de les voir si près. On pouvait presque les toucher.
Ce matin, nous avons quitté le camp en remerciant l’hôtesse pour la nuit offerte et en laissant un petit mot d’au revoir sur l’essuie glace de nos charmants voisins. Le mari, Gary Knight, est entre autre auteur de livre sur les techniques de pêche en rivière. Nous avons partagé l’apéritif hier soir avec eux et ils nous ont bien aidé à planifier notre longue route d’aujourd’hui.
A 7 heures, je préparai le paquebot à larguer ses amarres. Lovely à préparer le petit déjeuner. Les garçons à tenter d’émerger et de sortir de la léthargie profonde dans laquelle ils étaient plongés depuis hier soir.
Comme cela était annoncé, nous avons bien entendu quelques gouttes tomber cette nuit et ce matin, cela semblait être une vieille histoire même si le soleil ne brille pas de son plus bel éclat à cause du faible voile nuageux qui persiste.
A 8h30, nous roulons déjà et suivons la petite route que Stuart, le loueur de vélos, nous a conseillé hier pour couper au plus court et profiter du paysage.
C’est en effet, par une petite route, puis par un chemin carrossable, que nous commençons notre longue remontée vers Adélaïde. Nous avons six heures de route au programme. Le paysage ne changera guère tout du long du voyage. Notons qu’il y a moins de végétation que dans les Grampians, que les montagnes ont laissé place aux immenses plaines et que les cultures ont fait leur apparition dans les champs. Colza en fleurs d’un côté et jeunes pousses de céréales de l’autre. Les distances entre chaque ville sont importantes et la route, souvent rectiligne pendant des kilomètres et des kilomètres, est monotone et lancinante. Lovely prendra le volant après nos deux premières heures de route. Nous ferons un nouvel arrêt peu avant de rentrer dans l’Etat du « South Australia » car un panneau indiquait qu’il était interdit d’y introduire des fruits et des légumes. Nous mangeons nos tomates « croque sel » sur le bord de la route et croquons nos pommes. Cette pause nous aura fait du bien et nous reprenons la route après cette courte distraction. Les kilomètres défilent et la température affiche un bien agréable 19° à 11 heures. Le soleil brille et la météo est annoncée plutôt belle pour les prochains jours sur Adélaïde. Nous mettons la climatisation à bord, c’est bon signe !!
En Australie, sous chaque plaque d’immatriculation minéralogique, le nom de l’Etat est inscrit avec sa devise. Dans le nord est, lors de notre périple entre Brisbane et Cairns, nous étions dans le « Queensland » et la devise était « The Sunshine State ». Dans le « Victoria », entre Melbourne et le parc des Grampians, la devise que nous pouvions lire sur les plaques était « The Place to Be » ou « Stay Alert - Stay Alive » alors que maintenant, dans le « South Australia », nous lisons « The Festival State » ou encore « The Wine State ».
Et ça tombe bien car, avant de rendre notre paquebot demain à Adélaïde – au plus tard à 15 heures - nous allons probablement nous diriger vers une des deux fameuses régions vinicoles d’Australie. Soit au sud d’Adélaïde vers Mc Laren Vale ou au nord, vers la ville de Tanunda dans la Barossa Valley. Nous déciderons de l’option à prendre, lors de notre pause déjeuner, en fonction de notre avancée.
N’ayant pas beaucoup de photos du parcours à partager avec vous aujourd’hui, je vais profiter de cette journée un peu insipide pour nous pour vous faire une petite visite de notre paquebot.
Doté d’un châssis et d’un moteur Volkswagen, notre camping car a été aménagé par le leader australien « Jayco ». Il mesure 7,20m de long et 2,30m de large pour une hauteur de 3,25m… c’est pour cela que nous l’avons surnommé le « Paquebot » !
Sur une surface totale utile de moins de 10 m2 au sol, nous avons, en commençant par le fond du camper van, un réduit faisant office de salle de douche avec lavabo pliable et toilettes. Finalement, nous ne les utiliserons pas car chaque camp est équipé de sanitaires toujours impeccables et cela nous évite d’avoir à nous occuper du nettoyage de la cassette amovible faisant office de réservoir d’eaux usées… je ne vous fais pas de dessin et vous laisse imaginer que peu de volontaires se seraient présentés ! A côté, nous avons la chambre nuptiale avec un lit de 130 de large légèrement triangulé pour permettre l’accès au dit réduit ! Dessous, un immense coffre nous permet de ranger tous nos sacs à dos, la table pliante et les chaises extérieures. Heureusement, le lit mesure 2m de long et je tiens allongé… quel luxe ! En remontant vers l’avant – nous sommes déjà au milieu de notre « home sweet home » - nous avons la mini kitchenette avec ses placards pour ranger la dinette, un frigo, un micro-onde, une petite gazinière avec un petit four et un évier avec de l’eau chaude grâce à un ballon qui fonctionne au gaz… malheureusement, le nôtre ne marche pas… c’est notre petite punition de la semaine ! Juste attenant au dossier du pilote, en l’occurrence à droite en Australie, nous avons l’espace « Transformers » : une table pour dîner confortablement à quatre… beaucoup moins à cinq, avec deux petites banquettes en cuir couleur caramel qui servent de sièges durant les trajets. Un espace qui se transforme en un lit gigantesque - en pliant la table - de 170 de long sur 110 de large… normalement étudié pour 2 adultes (courts en jambe). Presque tous les soirs, il faut faire le lit et forcément le défaire en se levant pour prendre le petit déjeuner si le temps ne permet pas de le prendre à l’extérieur. Une corvée que les garçons adorent au réveil… vous imaginez bien !
Et puis la grande classe, c’est la mezzanine, au dessus du poste de conduite, qui offre un lit de 180 de long sur 140 de large… mais avec une hauteur sous plafond de 50 cm !! C’est El Gringo qui l’occupe et ses frères alternent chacun leur tour pour dormir avec lui. Même si le loueur indique qu’il est possible d’accueillir 6 personnes adultes à bord… j’avoue ne pas vraiment voir comment cela est possible.
Au final, même si je suis un brin moqueur - et vous aurez compris que le camping n’est plus le truc que j’adorais quand j’avais 15 ans - le tout est fichtrement bien organisé avec des petits rangements partout, des poignées de tiroir et de portes qui, comme sur les bateaux, sont autobloquantes et une multitude de petits détails bien pensés pour limiter l’encombrement où éviter les chocs et les chutes.
N’empêche que chaque soir, il faut aménager son campement, vider nos eaux grises et faire le plein d’eau claire, nous brancher sur le secteur pour avoir du chauffage – le gros climatiseur central ne fonctionnant que lorsque nous sommes connectés au secteur – et pour recharger les batteries qui nous permettent une à deux journées d’autonomie. Et le matin, il faut tout plier, comme c’est aussi le cas à chaque fois que vous êtes bien installés mais que vous avez besoin de vous déplacer. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai du mal à m’imaginer faire cet exercice quotidien sous une pluie battante par exemple et rentrer dans le paquebot, trempé, sans savoir où je vais mettre mes affaires à sécher. Dorénavant, j’aurai un respect plus grand encore pour tous ceux qui viennent profiter de notre belle station de ski en camping car… en hiver.
Dernier point de détail, le coût de location d’un camper van comme le nôtre est plus élevé que celui de la location d’une voiture pour 5 auquel on ajouterait le prix de la location d’une maison… Ma conclusion est qu’il faut vraiment être amoureux du camping car pour y passer ses vacances où n’y vivre qu’à deux, en été exclusivement et aussi pouvoir faire du camping sauvage pour s’évader vraiment.
Finalement, c’est une expérience que nous ne regrettons évidemment pas et qui, sans aucun doute, fera partie de la longue série de souvenirs de notre périple !!
Allez, je vous abandonne car Lovely roule depuis plus d’une heure avec un mal à la tête qui ressemble à un vrai « pic-vert »… probablement à cause du vin blanc australien d’hier soir ! Je vais la remplacer jusqu’à la pause déjeuner…
… et la pause déjeuner s’est terminée dans un Domino’s pizza sur la route en traversant Murray Bridge. Nous en avons profité pour nous arrêter un instant dans le point d’information de la ville afin d’obtenir des informations sur Mc Laren Vale et Barossa Valley. Finalement, nous avons tous décidé ce midi de tailler la route jusqu’à Adélaïde et de trouver un camp vers Port-Adélaïde pour notre ultime nuit à bord du paquebot. La météo semble plus capricieuse au loin, justement en direction d’Adélaïde et la charmante Lorraine, à l’office du tourisme, nous a indiqué qu’il y a avait un risque de pluie pour demain, le reste de la semaine étant annoncé beau. Maintenant, la route s’est transformée en deux fois deux voies… nous sentons que nous approchons d’Adélaïde !
A 17 heures 30, nous sommes stationnés dans notre dernier camp… à Port-Adélaïde , au bord de la mer. Le vent souffle fort mais il emmène les nuages et dégage le ciel qui est parfaitement clair à l’horizon.
Nous avons finalement décidé de rendre le paquebot demain matin et nous louerons une voiture pour les 4 jours que nous passerons dans la région. Avec, nous irons plutôt vers le nord, dans la Barossa Valley et nous essaierons d’y rester deux jours. Nous passerons ensuite les deux derniers jours à visiter Adelaïde avant de nous envoler pour notre dernière destination en Australie, Sydney !
Les garçons ont préparé une jolie table pour fêter notre dernier apéro, notre dernier diner dans le paquebot !
Belle journée à vous !
Victorinox