Le camper van, on est fan !!
Vendredi 5 septembre – Dans le lit de notre camper van.
Nous quittons notre appartement design de Clareton Street et grimpons dans le taxi qui nous emmène au terminal de location des compagnies de camping car « Britz » et « Maui ». Nous y arrivons à 10 heures 30. Le soleil brille et la température plafonne à 18°.
Durant deux heures, nous faisons le check-in, acceptons avec joie le surclassement de camping car offert par la maison (plus grand et plus récent que celui réservé), regardons une vidéo sur tous les détails du fonctionnement de notre véhicule puis rangeons toutes nos affaires. Finalement, nous avons pas mal de place, et tous nos vêtements trouveront une petite étagère. Nous achèterons aussi une clé 3G, malheureusement limitée à 1Go, afin de rester connectés avec vous même si nous ne pourrons ajouter les photos au texte uniquement lorsque nous trouverons sur le chemin de la wifi gratuite… il faudra revenir de temps en temps sur les messages pour voir les photos.
Une fois notre « paquebot » fin prêt, nous larguons les amarres et nous aventurons dans la traversée de Melbourne. Pas facile sur les premiers kilomètres. Je serre un peu les fesses et ne lâche pas les rétroviseurs du regard pour m’assurer constamment de mon parfait alignement sur la voie.
Il y a de la circulation et nous tentons de suivre les indications de notre GPS flambant neuf mais un peu capricieux… à moins que ce soit nous qui ne soyons pas docile avec lui. Nous allons devoir apprendre à nous connaître…
L’objectif est d’atteindre Wilsons Promontory ce soir… où plutôt demain car la route est souvent saturée et les bouchons ralentissent notre progression. AU bout d’une heure, la circulation se fluidifie et nous roulons dans un paysage qui nous ferait presque penser à la Normandie. De grands champs où paissent des vaches. De belles clôtures, quelques vallons, de grands arbres et un décor très vert accentué par le soleil du soir qui rayonne dans notre dos.
Le soleil se couche vers 18h30 et pour la première nuit, nous souhaitons trouver un petit coin tranquille. Cependant, avec les températures nocturnes très fraiches (entre 3° et 5°), nous devons mettre le chauffage en route. Et pour ça, trouver nécessairement une source électrique pour nous brancher. Nous n’aurons donc, a priori, pas d’autres choix que de dormir dans des caravan parks.
Sur la route, nous passons enfin un petit village, Loch, où nous nous arrêtons à la petite station service pour demander s’il y a une aire dans les environs. Dominic, le pompiste nous explique qu’il y en a une dans le village, à côté du terrain de cricket, et qu’il est en charge de la location. Pour 20$, nous pouvons avoir accès à une douche chaude et aux toilettes du club house, à un barbecue… et à de l’électricité pour notre climatisation réversible. Ca nous paraît pas mal, nous acceptons, remplissons le cahier en indiquant notre nom… et nous apercevons que le dernier à avoir occupé les lieux était là en juin dernier. Il n’y a visiblement pas foule à s’arrêter ici mais glissons tout de même notre billet de 20$ sur le comptoir.
Arrivé sur place, Geoff, un ancien professeur de sports en semi retraite nous accueille. Il est sur place pour venir boire une petite bière au club house. Il nous présente les 2 emplacements où nous pouvons garer notre camping car. Les garçons sont ravis car il y a aussi deux courts de tennis, ou ce qu’il en reste, à côté du grand terrain engazonné. Geoff les emmène et sort d’un cagibi une petite caisse contenant 3 raquettes. Des « Slazenger » en bois des années 60. Les garçons rigolent, ils n’en avaient jamais vu de telles avant. Geoff dégotera aussi quatre balles épargnées par les attaques des souris qui semblent raffoler de la feutrine jaune. Les garçons s’empressent de rejoindre le court, morts de rire.
Geoff sort alors de sa caisse un vieux ballon ovale de football australien en cuir brun et fermé par un épais lacet de tissu blanc. Il me le tend. « It’s for you ! ». Un geste simple mais fort, plein de délicatesse. Ce ballon est magnifique. Il est un peu usé, il a des traces, des griffures mais le cuir, même sec, est en parfait état. On sent qu’il a déjà été pris par des milliers de mains, qu’il a joué des centaines de matchs et d’entrainements. Il a vécu. Comme ce club house, comme ce Geoff avec sa bonhomie naturelle, il a une histoire. Et il fini dans mes mains. Je suis gêné et lui promets qu’il finira dans notre maison, comme un trophée, en souvenir de cet instant et de notre passage à Loch.
Puis Geoff nous invite à l’intérieur du club house pour nous présenter les lieux. C’est un petit bâtiment de plein pied, fatigué lui aussi, qui sert aussi de vestiaires avec les douches et les toilettes que nous utiliserons. Il est directement attenant au terrain de cricket. A l’intérieur, les portraits des joueurs, des équipes où les fanions sont suspendus aux murs. On sent un esprit d’équipe, de corps. C’est l’histoire d’un club, l’histoire d’un village.
Lovely et moi souhaitons profiter du club house pour boire une petite bière et partager un moment avec lui. Quelques habitants de Loch sont là. Bernie, membre du club, officie au bar. Alex, assis sur une table, les pieds ballants, boit tranquillement sa mousse. Brian et son fils, à la bière aussi, sont adossés au petit plan qui fait office de bar.
Si je vous parle d’eux avec autant de sympathie, c’est qu’ils ont tous été adorables avec nous. Ils ont organisé une petite ronde avec les chaises pour que nous puissions parler tous ensemble. Histoire de son passage en France lorsqu’il avait 10 ans pour Geoff, descriptions des endroits que nous devons visiter en partant demain pour les autres, présentation de Combloux à l’aide de la documentation touristique que nous leur laisserons, tous ont été plein d’attentions à notre égard. Evidemment la photo de famille s’impose.
Ils ont été très surpris de cette « invasion française » dans le club house de leur petit village, fiers de notre passage et ils nous promettent un article dans leur quotidien local. J’en fais de même avec une photo du logo de Combloux entre leurs mains… pour Le Dauphiné, qui sait ?
Ils finiront par nous dédicacer le ballon de cuir, le souvenir le plus poignant de notre passage sur ce continent.
Maintenant, il est temps d’allumer le barbecue, de faire cuire les saucisses achetées lors de notre stop au supermarché sur la route cet après-midi...
...et de trinquer à notre premier diner dans le camping car !
Les lits sont faits, le chauffage en marche, je m’allonge et en profite pour vous raconter cette journée pas comme les autres…
Big bisous à tous !
Victorinox