La longue route vers Airlie Beach…
Lundi 25 août – Sur une table haute, dans le motel Club Croc Hotel !
Hier à 7h30, nous finissons notre dernier petit déjeuner sur la terrasse de l’appartement, au soleil. Moins d’une heure après, nous sommes devant les pompes de la station service Caltex d’Agnes Water. Pendant que Lovely fait le plein, j’en profite pour vous envoyer le petit mot d’hier en utilisant le wifi du petit magasin de Lisa qui est attenant à cette station.
Maintenant que chacun de nous a relevé ses mails et envoyé ses messages, nous sommes fins prêts pour le départ.
Le GPS indique 586 kms pour aller jusqu’à Mackay, l’objectif minimum pour la journée. Mais si tout roule, c’est le cas de le dire, nous tenterons de rallier Airlie Beach, 160 kms encore plus au nord. Il n’y a pas d’autoroute sur le trajet, simplement une route à deux voies, de temps en temps, une troisième voie pour doubler sereinement. La moyenne sera bien différente de celle de nos voyages pour relier Combloux à Noirmoutier! Heureusement, nous sommes dimanche et la route est presque déserte.
La vitesse est limitée à 100 km/h, exceptionnellement à 110 et de temps en temps, dans des zones à risque, à 80km/h. Les australiens sont très prudents sur la route et respectueux des consignes. Nous n’aurons croisé finalement aucune voiture de police durant toute la journée. Ce n’est pas vraiment nécessaire tant la culture de la confiance est omniprésente ici, jusque sur le respect du code de la route.
Le paysage est joli, monotone au bout de quelques heures, mais sincèrement joli.
Il faut vous imaginer qu’il n’y a pas de maisons ou de constructions sur le trajet. Ce sont des paysages où la nature est partout autour de nous.
Au début, sous le soleil, nous roulons avec un panorama qui nous fait penser à la savane. Des herbes hautes, séchées par le soleil ou par la saison hivernale, et quelques arbres feuillus très clairsemés.
Très vite, nous nous apercevons que la nature est maîtresse de son destin comme si personne ne s’en occupait, un peu comme si la zone était dépeuplée. Les gros troncs des arbres morts jonchent le sol par endroit, les herbes hautes ne sont pas coupées et dansent avec le vent. Tout semble abandonné. C’est un peu le désert sur des centaines de kilomètres. Mais un désert esthétique, sauvage, vivant… tout simplement beau !
Le temps se couvre très vite et le ciel devient bien menaçant, mais la savane est toujours là.
Nous avons l’impression que nous pourrions observer une girafe ou voir surgir un lion, et bien non ! Rien de tout ça ! Même pas de kangourous !
Enfin, pas de kangourous vivants car des morts, nous en avons dénombré 82 sur tout notre parcours, gisants sur les bas côtés !! Cela nous appelle à la prudence et à la vigilance. Nous comprenons mieux aussi pourquoi certaines compagnies de location de voitures ne prennent pas en compte ce type de garantie en cas d’incident…
Par contre, nous croiserons des émeus :
Sur les bas-côtés, nous remarquons que l’écobuage, devenu interdit chez nous, est largement utilisé ici et de temps en temps, une fumée odorante et agréable traverse l’habitacle de la voiture.
C’est amusant, il n’y a pas de moucherons ici. Les pare-brises restent impeccables alors que la température est assez élevée.
Au bord de la route, les panneaux de signalisation sont nombreux. Certains sont insolites... et nous préviennent de faire attention aux koalas.
D’autres nous amusent. « How long to go, dad ? » (on arrive quand, papa ?) et puis plus loin, la réponse « Still a long way to go kids ! » (encore un bout de route pour arriver les enfants !).
D’autres encore sont là pour nous tenir éveillés au volant. Un quizz ! On nous pose des questions et sur les panneaux suivants, nous obtenons la réponse !
Autant les routes sont agréables avec leurs larges bas côtés entretenus et tondus donnant une impression d’espace autour du ruban de macadam, autant, lorsque nous entrons dans Rockampton (la première ville après près de 200 kms parcourus), nous traversons de larges avenues bordées, comme en France, par de grands magasins. On se croirait un peu dans une grande zone commerciale.
Passés les quelques feux rouges et autres ronds-points, ils en sont très friands ici, nous reprenons le rythme de croisière régulier. Il faut dire que la traversée des villes nous prend toujours un peu de temps et « casse » notre bonne moyenne.
Ici, la savane a fait place aux cultures de cannes à sucre. Il y en a partout autour de nous.
Sur la route, il y a 80% de gros 4x4. Ces voitures nous amusent. Tantôt, on y voit des cannes à pêche, fixées sur le pare buffle avant et courbées jusqu’au milieu du toit, tantôt des barques, bidons d’essence ou d’eau et autres chargements recouverts d’une bâche sur les galeries et souvent, ils tractent encore une caravane ou une remorque. Les véhicules sont pourtant déjà pleins à craquer. Mais tous ces chargements sont très organisés. Les véhicules dans des états impeccables. En fait, ils partent tous en expédition. On se croirait presque en train de jouer avec les jeeps de nos « Big Jim » ou autre « Action Joe » de l’époque !
Les camions, peu nombreux aujourd’hui sur la route, sont énormes. La cabine est proche des camions américains et les remorques sont bien plus longues que chez nous. Certains sont vraiment magnifiques. J’essaierai de vous en photographier une petite série et en attendant, en voilà un premier.
Nous roulons bien. Le soleil est bien présent maintenant et la Passat nous indique une température extérieure de 26°. El Gringo a connecté son téléphone en bluetooth et nous écoutons sa musique. Sur certaines musiques, ils chantonnent puis sur d’autres, la voiture est bientôt une salle de concert.
Après, ils joueront ensemble et l’ambiance à bord est au beau fixe.
Les kilomètres défilent et le temps passe assez vite. Nous atteignons finalement Mackay à 14h30 ou nous nous arrêtons enfin prendre sur le pouce, le hamburger promis aux gars. Finalement, nous décidons de continuer pour filer jusqu’à Airlie Beach que nous atteindrons, sous le soleil, à 17h.
Nous entrons dans le centre d’information de la petite ville très touristique. Nous retenons le prestataire pour aller découvrir les Whitsundays Islands. C’est décidé, nous ferons ça mardi, car le temps est annoncé splendide. Nous cherchons maintenant dans toutes les documentations la résidence où nous pourrions loger pour les 3 nuits que nous avons à passer ici. La jeune femme de l’accueil ne nous aide pas vraiment et sa nonchalance ne favorise pas une décision rapide. Et, faute de choix dans des prix intéressants, nous optons pour une résidence en plein centre, proche de la plage. Il est 18h03, la réceptionniste passe un coup de fil à la résidence… mais tombe sur un disque qui lui dit que l’accueil ferme à 18h !! Malgré plusieurs essais, nous nous retrouvons dans la mouise, sans logement pour la nuit, dans un office de tourisme nous assistant peu et à la veille des 3 jours de la régate « Audi Sailing Race ». Tout est full. Finalement, nous obtiendrons une nuit dans un hôtel à l’extérieur d’Airlie Beach, glauque à souhait et très cher. Petit clin d’œil qui nous fera sourire (et la Crocs Team aussi), le motel s’appelle « Club Croc Hôtel » !!
En arrivant sur place, nous avons passé une heure avec Lovely pour trouver une location via internet pour les 2 nuits restantes, et à 19h30, nous validerons la réservation d’une petite résidence bien sympa, dans le budget et bien placée... mais sans wifi ! Nous filons en ville pour trouver un petit restaurant. Une fois assis à notre table, nous apercevons Christian de dos qui dine seul au bar. C’est un français que nous avions rencontré à Fraser Island. Là-bas, nous avions partagé le déjeuner ensemble. Comble du hasard, nous l’avons croisé à nouveau aujourd’hui dans l’office de tourisme d’Airlie Beach, lorsque nous hésitions encore pour le prestataire des Whitsundays… Nous le convions donc à notre table et partagerons un bon moment tous les 6. Comme nous, il fait route vers Cairns et rejoindra Paris le 1er septembre pour démarrer un nouveau job.
Après cette bonne soirée et cette malheureuse seconde galère d’hôtel depuis le début de notre parcours, nous allons nous coucher en espérant mieux pour demain.
Nous vous embrassons tous et souhaitons du courage à tous ceux qui ont repris le boulot ce matin !
Victorinox