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12 août 2014

Un 44 pieds, c'est le panard !

Samedi 9 août – 6h30 dans le carré de Kaina II

Hier, vendredi 8 août, c’était le grand jour, celui de notre embarquement. La journée a bien commencé. Dès notre lever vers 7h, je suis sorti de notre bungalow de l’hôtel Mahana, et j’ai découvert un grand ciel bleu ! Un ciel comme nous ne l’avions encore jamais vu à Huahine.

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Après le petit déjeuner – l’un des préférés des garçons car il y avait… des crêpes !! - nous avons une nouvelle fois refait nos sacs et les avons déposé dans un local de la réception afin de libérer les bungalows pour 10h.

Les gars ont profité des kayaks et Lovely et moi sommes partis en stand-up paddle jusqu’à la pointe extrême de l’anse, à l’ouest, non loin de la barrière de corail.

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Là, l’endroit était paradisiaque. Nous étions seuls, personne en vue. Nous nous asseyons dans l’eau au bord de cette plage de sable blanc de forme convexe avec une vue à plus de 200°. Juste derrière nous, un grand terrain plat engazonné domine la plage d’un demi mètre et forme une épaisse lèvre verte. Il est parsemé d’une cinquantaine d’immenses cocotiers. Sur cette tranche de terre, de vieux arbres magnifiques y ont établi demeure, des arbres assez bas avec de gros troncs qui poussent juste au-dessus du niveau du sable, comme s’ils cherchaient à protéger ce joyau blanc en évitant, par galanterie, de le toucher.

Le soleil est chaud mais pas agressif. Il caresse nos dos et scintille sur le clapot du lagon qui s’étire, juste devant nous, sur une centaine de mètres jusqu’à la barrière de corail. L’eau est aussi chaude que le soleil. « C’est encore mieux que sur le catalogue !! ». Les patates de corail effleurent l’eau devant nous et nous voyons les poissons multicolores à l’œil nu. Je dis à LP à quel point nous avons de la chance d’être là. La vie nous gâte et nous en sommes bien conscients.

De retour à l’hôtel, nos croisons Matthieu et Marine qui font bronzette sur les chaises longues de leurs bungalows. Ce sont les jeunes mariés en provenance de Lille (même si Matthieu a vécu à l’Ile Maurice jusqu’à l’âge de quinze ans) que nous avions croisés à l’hôtel Les Tipaniers, notre première halte à Moorea. Ils étaient sur le même bateau que nous pour le baptême de plongée des garçons. Nous nous sommes croisés par hasard il y a deux jours. Nous étions sur les terrasses de nos bungalows en train de travailler lorsqu’ils sont passés avec leurs valises pour prendre possession du leur. Il y des rencontres que l’on apprécie et lorsque le destin en a décidé ainsi, il vous donne un coup de pouce pour poursuivre, explorer et apprécier plus encore la relation.

Nous profitons de cette fin de matinée et de nos dernières connections internet pour chercher pendant un bon moment des vols intérieurs bon marché pour l’Australie et une voiture de location en remplacement de notre camping car indisponible pour le trajet Brisbane-Cairns. Il est déjà 12h30, nous n’avons pas encore eu le temps de déjeuner et notre catamaran ne devrait pas tarder. Le rendez-vous était prévu à 13h. Au même moment, Tony, notre skipper arrive à la réception de l’hôtel, nous le reconnaissons au logo de son T-shirt. Présentation rapide et rv autour d’une petite bière pour faire le point sur notre itinéraire pour les 5 jours à venir. Nous souhaitions modifier le trajet initialement prévu qui devait repasser au nord de Tahaa puisque nous avions déjà fait le jardin de corail et la visite de la vanilleraie. Secrètement, nous avions imaginé qu’il serait possible de filer jusqu’à Maupiti, l’île la plus éloignée de l’archipel, une île magnifique avec un lagon aussi beau que celui de Bora-Bora mais encore très sauvage. Très vite, Tony va nous en dissuader car le temps va nous manquer pour nous rendre si loin. Sa prévision météo est bonne mais avec très peu de vent. Les alizés ne semblent pas souffler aussi forts qu’ils le devraient à cette période de l’année. Nous allons devoir nous déplacer essentiellement au moteur. Après ces 3 jours de temps gris et de pluie, le manque de vent ne nous fait pas vraiment défaut, le soleil est là. Nous planifions rapidement notre parcours et décidons de partir très vite afin de dormir ce soir dans la baie Faaroa sur l’île de Raiatea. Un premier voyage en annexe entre le ponton et le bateau avec Tony pour déposer les sacs et pendant ce temps, Lovely nous avait commandé des petites salades que nus prenons sur le pouce sur une table au soleil face au lagon…

Il est 13h30, avec une demie heure de retard nous embarquons tous les six sur l’annexe et nous dirigeons vers notre demeure flottante pour les 5 jours à venir. Durant les quelques dizaines de mètres que nous parcourons entre le ponton et le catamaran, je me dis que nous sommes chanceux avec le temps. Je vous avais dit sur mon dernier billet qu’il ferait beau... même si je n’en étais que moyennement convaincu. Pour le savoir, il était inutile de demander l’avis à un polynésien. La réponse est toujours sensiblement la même : « Faut voir… ».

Nous accostons. La catamaran fait 44 pieds, notre contrat prévoyait un 38. Il est imposant.

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Tony nous fait rapidement faire le tour du propriétaire car nous devons lever l’ancre illico pour être à Raiatea avant la nuit. Nous peaufinerons les explications en route. Tony met les moteurs en route, relève l’ancre et nous nous éloignons déjà du Relais Mahana. Nous rangeons rapidement nos vêtements dans les armoires de nos chambres. Pour que Tony ait un espace de vie plus confortable que le petit réduit dédié au skipper, nous lui proposons une chambre. Charles et Gautier partagent une cabine double, The Artist a le privilège d’une cabine double pour lui tout seul et Lovely et moi occupons la quatrième. Chaque cabine possède un cabinet de toilette. Minuscule mais individuel. Nous faisons route.

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Lovely check les provisions livrées à bord et Tony et moi finalisons l’itinéraire. Ce soir, nous dormirons dans la baie Faaroa sur Raiatea, demain sur le Motu Mahaea, dit le Motu Céran à Tahaa, un îlot de rêve que nous avait conseillé Brigitte du Fare Pea Iti. Dimanche, nous traverserons jusqu’à Bora-Bora et irons faire un stop au sud-ouest du lagon, lundi, nous ferons le tour de l’île par le nord et irons mouiller dans le lagon au sud-est et enfin, mardi, nous ferons route dans la matinée jusqu’au port de Bora-Bora où Tony nous débarquera à midi…

Finalement, nos étapes polynésiennes se succèdent et s’enchainent à toute allure. Un instant, nous réalisons que c’est notre dernier « périple » en Polynésie. Il faut en profiter.

Nous longeons l’île de Huahine par l’ouest et hissons la grande voile avant de sortir du lagon par la passe Avapehi mais les moteurs seront notre moyen de navigation quasi exclusif.

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Le vent de face ne les soulagera même pas. La voile faseille. Nous longeons, au-dessus de nous, un banc de nuage qui, prenant naissance sur le sommet de l’île de Raiatea au loin, s’étire jusqu’au bateau.

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Avec les garçons, nous passons un moment dans le trampoline à la proue du bateau, entre les coques. Nous apprécions ce moment privilégié du départ. Le plaisir est devant nous, comme l’île de Raiatea et la baie Faaroa à plus de 23 milles nautiques, que nous atteindrons dans 3 heures.

Augustin s’endort sur le trampoline tandis que LP et moi plongeons dans nos bouquins. Nous lèverons la tête à moins de 30 minutes de notre arrivée.

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Nous entrons dans la passe Toahotu entre deux motus puis avançons dans la baie, profonde. Ces eaux sont sombres car il y a beaucoup de fond. Un seul voilier est au mouillage au fond. Nous irons jeter l’ancre non loin de lui.

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Installation du barbecue sur les montants du bastingage. On sort les cacahuètes, les bières Hinano. Premier apéro sur le bateau. Pas de roulis et pourtant ça roule pour nous.

Lovely nous a préparé des steaks de thon local que l’on fait griller sur le BBQ et nous ouvrons une petite bouteille de vin australien. Pas méga top mais nous approchons du nirvana.

Le diner sera propice à nouer de premiers liens avec Tony. Breton, un vrai, de Brest, il est venu en Polynésie avec son propre bateau. J’aime ces histoires de voyageurs, la sienne est top. Parti il y a 2 ans de la rade de Brest, il a traversé l’Atlantique pour rallier le Canada où sa fille de 11 ans, Alizée vit avec sa maman. Tony a bourlingué dans un max de pays. Il a aussi tout fait comme job : instructeur dans une école de croisière, professeur de maths vacataire, charpentier, skipper… Puis plus récemment il a convoyé un nouveau catamaran de 44 pieds pour la compagnie de charter propriétaire de notre Nautithec 440. Au départ de France, il aura mis 3 mois ½ avec 2 potes pour rallier Raiatea, tranquillement avec trois escales. Et comme il y avait deux catamarans à convoyer, c’est amusant, c’est son père avec deux de ses amis qui les a suivi à quelques milles nautiques.

Tony a également planté sa tente, ou amarré son bateau un peu partout dans le monde. Québec, Brésil, Guyane Française, Cap Vert, Panama, Nicaragua, Iles Marquises et la Polynésie depuis 18 mois. Mais avant tout, c’est un voyageur. Il a été piqué depuis longtemps par cette maladie. Un penchant aventurier qui te déracine pour toujours, te rend libre comme l’air et te pousse où va le vent sans que tu ne décides vraiment à l’avance où tu iras te poser. Tony est tropicalisé et ne rentrera jamais travailler en Europe. Pour des raisons administratives, il est maintenant obligé de quitter la Polynésie. Ce sera chose faite dans 3 semaines. Cap sur la Papouasie puis l’Indonésie puis… on ne sait pas. J’aime vraiment son histoire.

Victorinox

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Commentaires
C
Avec notre grisaille quotidienne, ce camaïeu de bleus fait du bien !<br /> <br /> Bon vent.<br /> <br /> Catherine
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  • Arrêter le temps... se donner le temps... ou tout simplement le prendre pour s'évader pendant 7 mois et partir en famille à la découverte du monde. Une belle aventure pour changer de vie, accomplir notre rêve et graver des souvenirs indélébiles.
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