Petit « crachin breton » en Polynésie…
Depuis trois jours, le temps s’est détraqué en Polynésie et les averses sont fréquentes de jour comme de nuit. Le ciel ressemble à un mauvais plâtre grisâtre projeté sur un plafond trop bas. Par moment, il prend des reflets plus ou moins clairs, plus ou moins lumineux…mais jamais bleus. En observant l’horizon, il devient difficile de distinguer nettement la limite entre le ciel et la mer. Nous sommes plongés dans une ambiance cotonneuse et malheureusement uniforme. C’est dommage car le dégradé de bleus que le lagon nous offre semble superbe et ses couleurs seraient magnifiées avec une luminosité plus intense si le soleil pointait le bout de son nez.
C’est surtout dommage pour tous ces amoureux qui nous entourent dans les bungalows, des jeunes mariés venus ici pour leur lune de miel et qui n’imaginaient surement pas ce temps là en feuilletant les catalogues au moment de la préparation de leur voyage de noces.
Pour nous, cela ne change pas grand chose. Nous voulions stopper un peu la frénésie de nos visites, assécher notre soif de découvertes, diminuer le rythme soutenu des visites et excursions que nous avons organisées ces deux derniers mois. Cette météo est presque salvatrice. En tout cas, nous prenons ça du bon côté et nous en profitons.
Si le temps était au beau, nous n’aurions pas pu céder à l’envie de faire une partie de pêche au gros, une balade dans l’île (en chaussures adaptées cette fois !!), une sortie en bateau pour un pique-nique sur un motu, une nouvelle plongée, un tour de snorkeling dans le lagoonarium, la visite d’une ferme perlière, une sortie en scooters de mer,… bref, tant de choses à faire pour nous dire que nous avons presque tout vu, presque tout fait. Là, au moins, nous nous reposons. Même l’appareil photo a cessé ses clics clacs incessants…
Avant de quitter le Fare Pea Iti sur l’île de Tahaa, ce temps mort nous a permis de prendre le temps pour faire du rangement et trier nos gros sacs à dos dans lesquels les collections de souvenirs et les petits superflus se sont accumulés.
Mais cette pause est aussi le moyen de reprendre doucement le chemin de l’école, celui des révisions estivales du programme de l’année scolaire écoulée. Les garçons ont avancé leurs carnets de voyages et sont maintenant complètement à jour. En plus des petits souvenirs personnels qu’ils y cachent et qui ont tant de valeur pour eux, c’est un bon moyen de progresser en rédaction, en orthographe et de savoir faire la synthèse. Pour BG, cette synthèse quotidienne est parfois un peu extrême… et son carnet est minimaliste. Celui d’El Gringo est le plus complet, celui de The Artist le plus décoré avec une foule de dessins, de souvenirs scotchés et le plus riche en détails. Leurs billets sur le blog, pas assez nombreux à mon goût, participent à ce travail de français. Et pour finir sur le sujet, nous avons profité de l’heure de temps mort à l’aéroport de Raiatea, entre l’enregistrement et le départ, pour sauter dans un taxi et filer en ville trouver l’unique petite librairie. Nous y avons acheté des livres pour chacun. C’était notre dernier contact avec la langue française avant la Nouvelle Calédonie dans presque 3 mois alors nous en avons profité.
Pour les langues étrangères, le voyage à lui seul a été, est et sera une bonne formation. La meilleure, celle de l’utilisation des langues dans le quotidien avec son lot de vocabulaire courant. BG et The Artist ont fait de gros progrès en espagnol. La liste des mots qu’ils ont appris s’est considérablement étendue. Ils savent dire l’essentiel pour survivre en autonomie. Ils peuvent – et nous aussi - remercier Charles qui nous a tous bien aidé dans notre apprentissage et a toujours répondu à toutes leurs fréquentes questions du genre : « Charles, comment on dit ça ? ». « Et pour dire (…), c’est bien comme ça ?? ».
Pour l’anglais, le travail de révision se fait sur les cahiers de vacances et dans une semaine, ils seront plongés dans le grand bain !
Avec Charles, nous avons commencé le programme de révision de maths. Pas facile de faire remonter à la surface des souvenirs enterrés depuis bien trop longtemps… mais ça ne fait pas de mal. Et puis, l’avantage est que nous cherchons les solutions ensemble, dans la bonne humeur, chacun hésitant sur la bonne technique. Lorsque nous restons sans réponse et que le réseau est disponible, nous recherchons sur le net.
The Artist travaille de façon assez autonome. Il dévore avec assiduité son cahier de vacances et nous assurons simplement le suivi, les explications quand elles sont nécessaires et la correction des exercices.
Lovely s’occupe exclusivement de Gogo pour l’ensemble des matières. Elle ne craque pas mais lui, plus souvent ! Petit à petit, elle réduit le poil indélicat de sa main droite qui le gêne dans son activité scolaire quotidienne… Elle pense qu’elle arrivera à l’éradiquer jusqu’à la racine d’ici peu !!
Et puis ce temps ne change rien à la température de l’eau, à nos baignades et à nos parties de foot sur la plage avec les garçons, à nos sorties en stand-up paddle ou en kayak, à nos explorations sous-marine en snorkeling ou encore à nos concours de plongeons depuis le ponton de notre nouvel hôtel, sur l’île de Huahine.
Notre seule inquiétude face à cette météo reste la croisière en catamaran que nous avons prévue à partir d’après-demain. Il faut avouer que, sous la pluie, le voyage dans les iles n’aura pas même saveur et compliquerait inévitablement la vie à bord. Mais nous sommes confiants, le beau temps va revenir !
Il est vrai que le séjour dans la maison d’hôtes de Faré Pea Iti était très sympa. Brigitte nous a accueilli avec beaucoup de simplicité et d’élégance. Elle a été adorable avec les garçons et Marianne, la cuisinière, nous a mijoté d’excellents diners. L’établissement était très bien entretenu jusque dans les moindres détails. L’atmosphère était raffinée et conviviale. Tout cela grâce aux 4 uniques bungalows faisant de cet endroit un lieu de rêve, bien loin des grands hôtels avec leur myriade de bungalows sur pilotis tous serrés les uns contre les autres… Sally, la chienne de Brigitte nous aura bien fait rire notamment lors de ses combats contre les crabes de terre qui multipliaient les trous comme autant de domiciles souterrains.
Ici, au Relais Mahana, nous sommes dans une structure plus imposante qu’au Fare Pea Iti avec 29 bungalows disséminés en front de mer et dans les jardins. Ils sont plus resserrés et équipés comme les grands hôtels. Une très jolie plage donne directement sur le lagon avec une profondeur suffisante pour se baigner et nager directement devant l’hôtel. Dans la baie évasée du lagon qui nous fait face, un jardin de corail, juste à côté de l’extrémité du ponton, recèle une impressionnante faune sous-marine. Un peu plus au large, quelques voiliers et catamarans sont à l’ancre, faisant escale pour la nuit ou, à cause du mauvais temps, pour la journée afin de profiter du restaurant de l’hôtel accessible en annexe jusqu’au ponton.
Nous imaginons la vie de leurs occupants à bord en regardant la pluie tombée lors des averses… mais non, le temps va changer !!
Victorinox