El Parque Nacional Talampaya... con un accidente de un camìon sobre la ruta !!
Samedi 12 juillet – Ce matin, le réveil nous a levé à 7h30 car nous avions programmé de nous rendre au Parc National de Talampaya à 135 kms de la « Casa ». A 8h, le petit déjeuner dont nous rêvions est prêt. Crêpes, œufs brouillés et au plat, céréales, jus d’orange, tartines grillées, tout y est. Les garçons sont ravis de ce bout de France et nous aussi. Vite englouti, ce petit déjeuner nous a rempli le ventre.
Nous quittons la « Casa » avec le Duster à 9h45. La leçon d’hier sur le manque d’essence ne se reproduira pas car nous avons fait le plein « à ras bord » hier soir.
A la sortie de Chilecito, premier contrôle de gendarmerie. Lovely au volant n’ayant pas son permis sur elle, nous nous garons et procédons aussi discrètement que possible à un changement de pilote. Nous avons bien fait car il a fallu que je présente mon permis ! Au loin, le temps se couvre d’une épaisse couche nuageuse et nous hésitons à continuer puis finalement, tout disparaîtra 10kms plus loin, laissant au dessus de nos têtes un ciel aussi bleu que les jours précédents.
Nous roulons sur la Nationale 40, goudronnée pour le moment. En traversant Nonogasta, nous devons nous arrêter une nouvelle fois pour un contrôle sanitaire cette fois. Nous découvrons que n’avons pas le droit de transporter de fruits pour traverser cette région. Nous mangerons donc nos mandarines sur le bord de la route et filons. Petit à petit, les montagnes prennent cette couleur rouge caractéristique de la région.
Sur une partie du parcours où la route, défoncée, longeait la montagne en balcon, des travaux gigantesques de confortation sont en cours. Nous roulons à sens unique, en mode alterné, et Lovely n’est pas rassurée avec l’énorme vide à notre droite.
A 20kms du parc, nous quittons la route pour la piste. Longue, caillouteuse et droite. Plane et vraiment droite. Lovely roule tout de même à plus de 90 km/h et je ne vous raconte pas la poussière derrière nous. Nous atteindrons le parc à midi.
Aussitôt, nous prenons nos billets et pouvons rejoindre une autre famille argentine prête à partir avec 4 enfants car ici, le guide est obligatoire. Le notre s’appelle Lucas.
Nous rentrons d’abord sur 13 kms avec nos voitures respectives pour nous trouver au cœur du parc. De là, Lucas nous donne quelques explications sur le « Parque Nacional Talampaya ».
Le parc a été créé en 1975 car il n’a été découvert qu’en 1970 lors de la construction de la route reliant Patquia à Villa Uniòn. Il occupe 215 000 hectares et son objectif est de protéger les importants gisements archéologiques et paléontologiques de la région qui donnent au paysage sa beauté si particulière. Puis, c’est en 2000 que l' UNESCO l'a déclaré Patrimoine Mondial de l’Humanité.
Le paysage que nous avons sous les yeux est le résultat de mouvements tectoniques, qui ont provoqué le soulèvement d'importantes masses rocheuses. Les premiers remontent à plus de 220 millions d’années. Puis, pendant ces millénaires, ces masses rocheuses ont été soumises à l'érosion de l'eau et du vent, comme cela se produit ici à cause du climat désertique avec de grandes amplitudes thermiques, une très forte chaleur le jour, puis le froid de la nuit, et avec les quelques pluies torrentielles de l'été et les vents très forts au printemps. L'altitude moyenne du parc est d'environ 1 300 m. L’érosion a donné naissance à ce canyon unique où les montagnes ont des formes très particulières, toutes différentes. Elles sont très colorées avec des strates soulignées qui marquent bien l’évolution des mouvements tectoniques. Parfois, de larges failles montrent comment ces masses rocheuses ont glissé les unes sur les autres. Des dinosaures ont même vécu il y a des millions d'années dans ce canyon sec du rio Talampaya.
Nous commençons notre trekking de 3h dans ce nouveau trésor que recèle notre planète et nous admirerons des formations géologiques spectaculaires taillées dans des roches rouges avec des parois allant jusque 145 m de hauteur. Il fait chaud et sec dans ce canyon où la température dépasse souvent les 40° pour atteindre parfois 57° en plein été.
Sur le chemin retour, nous aurons eu la chance de voir des guacanos et même quatre condors.
Nous arriverons à la voiture, usés par cette randonnée au rythme soutenu. Nous échangerons nos adresses avec la famille de Mendoza car la fille ainée, étudiant l’agronomie à l’université, souhaiterait venir en France dans 3 ou 4 ans pour finaliser sa formation vinicole.
Il faut maintenant nous dépêcher de rentrer car il y a le match de foot Hollande-Brésil que nous voulions suivre. Ce sera difficile d’arriver pour le coup d’envoi car nous avons presque 2h de route et il est déjà 16h.
Lovely prend le volant et je commence à vous raconter notre journée avec le Mac sur les genoux.
Mais l’Amérique du Sud réserve toujours une surprise sur ses routes et pistes délicates. Et comme par hasard, juste avant notre passage dans la partie délicate, dans laquelle LP avait serré les fesses, un camion vient de se retourner… au bord du précipice !!
Il transportait une cargaison de jus de fruits, sodas et eaux. Nous stoppons la voiture et descendons voir. Quelques ouvriers du chantier sont déjà sur place. Le chauffeur et son employé sont déjà sortis de la cabine, indemnes. Heureusement, nous sommes sur un énorme chantier de voirie et les hommes et les engins sont présents en nombre aux alentours. En attendant que les moyens lourds arrivent pour tenter de relever le camion, je propose au chauffeur que nous lui donnions la main pour vider le camion de sa cargaison. Nous organisons une chaine pour décharger les milliers de bouteilles plastiques de 1,5l, en paquet de 6. Pendant ce temps, d’autres argentins regardent le spectacle d’en haut sans venir donner mains fortes. Grâce à nous 5 et aux bonnes volontés, en 1h, le camion est déchargé et les engins de chantier peuvent enfin accéder.
Les manœuvres sont nombreuses pour que la pelleteuse se fraye un passage sur la piste étroite. Après plusieurs tentatives, celle-ci sera la bonne.
Le pauvre chauffeur, propriétaire de son camion, est bien assuré mais son chargement ne l’est pas. Les garçons repartiront avec chacun une petite boisson en récompense du travail fourni pendant près d’une heure.
Ca y est, il est 18h30, le soleil se couche et nous repartons ! Nous ne savons pas si c’est à cause de l’accident ou de la luminosité mais la piste nous fait terriblement penser à la route de la mort en Bolivie. LP traverse cette longue zone de travaux avec angoisse…
Ouf, la zone de travaux est terminée, la route retrouve une configuration « normale » et nous sommes ravis que cette nouvelle péripétie, inscrite dans nos carnets de voyage, soit derrière nous. Nous trouvons enfin une station FM audible sur la radio du Duster et pouvons entendre les commentaires du match… Charles attend avec impatience que le speaker annonce le score en pensant à son meilleur pote, Karel, qu’il imagine regardant le match avec stress… ça y est, nous apprenons le score et vivons même le troisième but hollandais en direct avec les commentaires fabuleux du commentateur argentin et son « goooooooaaaaalll !!! » interminable. Super, nous sommes ravis pour la Hollande qui a fait un super mondial !! Nous klaxonnons, au milieu de nulle part, en l’honneur de la Hollande !!
Vivement le retour à la « Casa » pour fêter et surtout arroser ça !
Victorinox