Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
54321go.fr
24 juin 2014

En route vers la mine !

Nous voilà partis pour une nouvelle aventure originale même si celle-ci sera un peu moins gaie que celle vécue il y a quelques jours dans la jungle amazonienne. En effet, nous envisageons de descendre dans les mines de Potosi demain matin. Et quand on dit descendre… ce n’est pas pour rire puisque nous plongerons à 100m sous terre avec les mineurs !

Mais je vous parlerai de tout ça demain… une fois que nous serons remontés.  Avant cette nouvelle aventure, et dans un style moins "vivant" que dans la jungle, je vous livre quelques infos historiques sur notre destination.

De Sucre ou nous étions encore ce midi, nous mettons donc le cap au sud, et normalement après 3h30 de bus, nous dormirons ce soir dans la ville de Potosi à 4 090m d’altitude. Si La Paz est la capitale la plus haute du monde, Potosi est la ville la plus haute du monde!!... même après Lhassa au Tibet !

Potosi est une ville qui a connu un essor international après la découverte par Diego, un Inca en 1544 de la présence d’argent dans le sol. Les espagnols, dès qu’ils eurent connaissance de l’existence de l’immense richesse cachée dans la montagne, ne tardèrent pas à se l’approprier. L’excavation à grande échelle commença en avril 1545 et des millions d’esclaves indiens furent amenés pour creuser. La première cargaison d’argent fût bientôt envoyé en Espagne. Ce travail provoquait tant de mort à cause des nombreux accidents ou de la silicose (maladie des poumons), que les espagnols firent venir des milliers d’esclaves africains pour palier la pénurie de main d’œuvre. Les esclaves devaient rester sous terre pendant 4 mois sans voir la lumière du jour, mangeant, dormant et travaillant dans les mines. Durant les 3 siècles que dura la période coloniale, de 1545 à 1825, on estime que 8 millions d’Indiens et d’Africains périrent dans des conditions atroces… un véritable génocide !

La ville de Potosi comptait à l’époque plus de 200 000 habitants et faisait partie de l’une des plus grandes villes de la planète. On dénombrait plus de 80 églises et un hôtel des monnaies fut même créé en 1672 pour frapper l’argent. L’Espagne a connu alors des recettes inespérées qui lui ont permis de rembourser la dette colossale qu’elle avait engagée.

Malheureusement Potosi a connu une gloire de courte durée. Les mines commencèrent à s’épuiser au début du 19ème siècle et la population tomba alors à moins de 10 000 habitants.

La baisse brutale du cours de l’argent porta un coup fatal dont Potosi ne se remis jamais vraiment.

Aujourd’hui, l’exploitation du zinc et du plomb ont supplanté l’argent et sont au premier rang des exportations de métaux. Subsiste quelques extractions d’argent à petite échelle.

Les mines sont détenus par des coopératives de mineurs mais les conditions de travail n’ont guère changées depuis l’époque coloniale et ont peu e chance de s’améliorer dans la mesure où les mineurs extraient à peine assez de minerai pour se nourrir. La feuille de coca est encore aujourd’hui, comme jadis, très utilisée par les mineurs pour mieux supporter les conditions abominables de travail. 

Je vous écris de ce bus qui nous mène à Potosi, profitant non pas du confort mais du temps disponible. Ce bus est moins infernal que celui qui nous menait à Cabanaconde, mais un bus bien fatigué quand même. Lorsque nous avons acheté notre billet hier après-midi, la jeune bolivienne nous a montré une photo du bus dans lequel nous roulerions. Un joli bus moderne presque flambant neuf. En arrivant à la gare tout à l’heure, le bus avait changé de style et d’époque. L’essieu avant, fortement incliné du côté du conducteur indique que la suspension avant gauche à l’air complètement morte. Ce n’est pas grave, il semble roulant et nous ferons avec. La Bolivie, c’est toujours un peu comme ça et on fini par s’y habituer.

DSC03258 - copie

DSC03260 - copie

Nous partons avec un peu de retard et très vite le paysage nous est familier. C’est en effet reparti pour les panoramas désertiques ressemblant étrangement à ceux de l’Altiplano… et depuis 1h, nous n’arrêtons pas de monter. Nous avons tout de même 1 300m de dénivelé positif à grimper. Le bus est rempli de boliviens et boliviennes. C’est toujours la même rengaine, le moteur peine dans les côtes et reprend du régime dans les descentes. La liaison Sucre-Potosi devait être directe mais finalement nous nous arrêtons sans cesse pour faire monter ou descendre des locaux. Tiens, nous traversons un village et sur la route, plane et avec un goudron de très bonne qualité, une piste de course à pied de 100m est peinte au sol. Les 6 couloirs délimités à la peinture blanche prennent toute lac largeur de la route… amusant.

Nouvel arrêt, et c’est fréquent dans nos trajets en bus, une bolivienne monte et propose ses produits. Le bus repart et la marchande ambulante sera redéposée quelques centaines de mètres plus loin, offrant un de ses encas « maison » au chauffeur.

Depuis plusieurs kilomètres, une voie de chemin de fer longe la route. On imagine qu’elle servait à acheminer les minerais venant de Potosi.

La nuit tombe, il est 18h20. Nous devions arriver à 18h30 mais nous n’y serons jamais car un panneau indique que potosi est encore à 40 kms. Ca signifie que nous allons encore passer un moment dans le bus !

Pas d’éclairage dans le bus évidemment, il fait noir maintenant… comme dans les mines de Potosi. 

A demain !

Victorinox

 

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Bonne fin de trajet avec ce bus !!!<br /> <br /> J'imagine que l'expérience de la mine va être impressionnant, en attente de vous lire demain je vous embrasse tous les cinq.
54321go.fr
  • Arrêter le temps... se donner le temps... ou tout simplement le prendre pour s'évader pendant 7 mois et partir en famille à la découverte du monde. Une belle aventure pour changer de vie, accomplir notre rêve et graver des souvenirs indélébiles.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 81 208
Publicité