Isla del Sol, un petit paradis !
On commence par un petit cours… pour vous prouver que j’ai bien écouté la leçon de Lovely Planet !!
L’Isla del Sol est une île paisible au nord de la presqu’île de Copacabana (à 1h30 de navigation) dont le port de Yumani, le village principal du sud de l’île, est à 3 808m d’altitude. Cette île ne compte pas de voiture, seules les mules y circulent pour transporter vivres et eau potable qui émane d’une source. Pas de route et pas d’eau courante donc. En revanche, beaucoup de soleil… d’ou son nom.
L’ile constitue le berceau de plusieurs êtres vénérés, tels que le soleil. C’est là, selon la légende, que les premiers incas apparurent mystérieusement à la demande du soleil.
Voilà, pour l’histoire-géo, c’est fait !
Nous sommes donc arrivées à 15h sur l’île avec une navigation tranquille sur un petit bateau rempli d’une cinquantaine de touristes de toutes nationalités et de tous âges. Nous avons occupé notre voyage avec LP à choisir quelques hôtels décrits dans les guides et préparé notre parcours sur l’ile pour tester la disponibilité des hôtels au fur et à mesure de notre progression sur Isla des Sol. Nous en avons sélectionné trois.
Une fois débarqués (les premiers pour prendre de l’avance car le bateau étant rempli, nous commençons à regretter l’option « full aventure »), nous croisons, au bout du ponton de béton, 2 jeunes boliviens de 12 ans. Ils nous abordent et nous proposent de nous guider vers les hôtels sélectionnés. Bonne idée, nous ne perdrons pas de temps à chercher notre route… ou plus exactement notre chemin car ici pas une trace de macadam !
Après 15mn de montée laborieuse, nous voilà à 4 000 m d’altitude. Le premier hôtel sélectionné ne nous plaît guère en arrivant devant. Nous continuons. Le second, plus sympa, est full. Aïe, on commence à s’inquiéter un peu. Les jeunes boliviens nous expliquent que le dernier hôtel sélectionné est à 20 mn de marche encore. C’est le plus éloigné de tous. Pas trop de choix, nous décidons d’y aller sans savoir s’il y a de la disponibilité. Nous franchissons un petit sommet et découvrons une vue à couper le souffle. En face de nous, le lac, grandiose. Derrière nous, toujours le lac avec d’autres couleurs tout aussi splendides et au fond la cordillère avec ses sommets enneigés qui culminent à plus de 6 000m ! Nous longeons la ligne de crête sur un petit chemin, les 2 jeunes boliviens en tête, « BG » sur leurs talons. Nous arrivons à l’hôtel. Super sympa. Des petits bungalows « écolo », un magnifique jardin fleuri en terrasses. Deux couples sont assis à une table en bois à l’extérieur et sirotent une bière, on s’y verrait bien avec Didi… Impec, il y a quelques chambres dispos. Négo oblige car nous n’avons pas réservé et il est 16h. Marché conclu pour 2 nuits. On nous explique que la douche doit être courte, l’eau étant transportée à dos de mules… Un seul inconvénient, pas de télévision… encore moins de réseau internet…
Allez, il faut y aller...
Lovely, comme d’hab, nous a trouvé un petit resto perdu dans les eucalyptus à 4 010m au sommet d’une crête, à 15mn de marche de l’hôtel, dans lequel on dine à la bougie. Nous y arrivons par un petit « single track » à 18h pour le coucher de soleil.
Il y a 6 tables. Le cuisinier fait aussi le service, nous avons lu qu’il ne fallait pas être pressé. Ca tombe bien, car rien ne nous presse. Nous commençons une partie de « rami » en prenant l’apéro… nous en sommes accrocs depuis que Gogo a bien pigé la règle. Le froid tombe vite dans la petite salle cosy et rustique du restaurant et à 4 000m, ça caille vite. Il n’y a pas d’électricité donc encore moins de chauffage. Nous mettons nos doudounes et le vin ne suffira pas à nous réchauffer. L’attente sera un peu longue et cette fois, c’est moi qui prend un coup de « bambou » avec l’altitude. Bon mal de crâne. Nous ne finirons pas notre bouteille… si, si, je vous jure ! Mais nous l’emporterons avec nous en repartant.
La lune est presque pleine et nous faisons le chemin retour avec sa lueur. En arrivant dans le bungalow, la température est très basse. Nous nous équipons tous de caleçons longs et T-shirt « Odlo » pour tenter de nous réchauffer. Nous nous glissons vite sous les 3 édredons en plumes et la couverture en alpaga. Le matelas est très moelleux. Les couettes et couvertures semblent peser une tonne. On se croirait chez mamie. Pas un bruit de la nuit et nous nous réveillerons à 8h pour un petit déjeuner bien copieux et bien apprécié. La luminosité du matin est incroyable sur le lac.
C’est pas le tout mais il faut y aller. Au programme, descente de 15mn pour récupérer un petit bateau qui nous emmènera au nord de l’ile à 10kms de là. Après une heure de navigation, nous débarquons sur une petite plage. L’eau est transparente. Il y a du sable blanc. On se croirait au bord de la mer alors que nous sommes à 4 000m ! 15 mn d’ascension pour arriver aux vestiges archéologiques incas.
Explications de Lovely aux enfants puis au cours de la visite, un guide bolivien nous purifiera avec de l’eau sacrée qui coule dans ces ruines, comme le faisait les incas.
Ensuite ascension du mont Tikani à 3 936m. Le rythme n’est pas très rapide à cette altitude mais « BG » arrivera toujours en tête !
La vue est dingue. Je fais un petit film car tout est magique à 360°. Les ruines incas en face de nous, les cultures ancestrales en terrasses, la cordillère au loin, une petite forêt d'eucalyptus en contrebas et le lac, immense, presque comme une mer intérieure, tout autour de nous avec ses criques cristallines. Le calme qui règne au sommet est bon aussi. Un peu de vent souffle, c’est tout. Photo de famille !
Puis nous mettrons 3h pour rejoindre l’hôtel par le chemin des crêtes de cette Isla del Sol, entre 3 900 et 4 000m, sous un beau soleil. Un chemin d’une largeur régulière, réalisé à l’époque des incas et jalonné de part et d’autre par un petit muret de pierres, nous guidera tout du long. Tout est brut. Tout est beau. Il n'y a rien à jeter. Très peu de touristes, l’île est encore très préservée.
Nous croiserons quelques femmes boliviennes durant ces kilomètres entre vallons et sommets qui nous proposerons des petits objets façonnés main. A 13h, nous faisons une pause, sous la ligne de crête, à l’abri du vent pour pique-niquer. Nouvelle parti de rami à 4 000 !
A 16h30, nous arrivons à l’hôtel bien fatigué après ces kilomètres en altitude mais nous en avons pris plein les yeux, une nouvelle fois. Pour moi, c’est le plus beau spot depuis notre départ. Authentique, dépaysant, brut, magique, isolé et grandiose à la fois. Simplement vrai.
Diner au coin du feu, dans le petit restaurant de l’hôtel. Traditionnelle soupe de quinoa et légumes puis pollo (poulet) à la plancha et crêpes au sirop d’érable !
Les garçons sont partis se coucher dans leur bungalow après cette journée bien remplie. Ils en ont plein les pattes !
Je vous écrit de là table sur laquelle nous avons dîné. Le bois crépite dans la cheminée juste en face de moi et réchauffe cette petite pièce aux murs de pierre, la pleine lune à ma droite derrière la vitre, et derrière le lac Titicaca… sombre, à perte de vue. Un petit paradis !
Nous sommes bien. La nuit sera encore froide mais bonne car bien méritée.
Le couteau suisse