A Nazca, il y a aussi les "oubliés" !
Dans la navette qui nous reconduit de l’aéroport de Nazca à l’hôtel, nous remarquons de petites habitations au loin, plein d’habitations, peut-être 200 ou plus encore… toutes espacées environ d’une dizaine de mètres.
En fait, ce ne sont pas des « habitations ». Seulement des abris de fortune.
Difficile à imaginer tant les bidonvilles seraient presque un luxe pour ces « oubliés »…
Leurs abris sont constitués d’une simple natte, courbée en forme de « U » à l’envers et dont la base est simplement maintenue par des pierres et une perche de bois. C’est un toit, un simple toit à 1,20m du sol et destiné… à une seule personne, au mieux 2. Ce demi tube en natte est donc ouvert aux quatre vents. Pas d’électricité évidemment, pas d’eau malheureusement, pas de sanitaires communs non plus. Pas de natte au sol, ils dorment à même la terre sommairement dépierrée à la main. Pas de mobilier, pas de rangement et rien à ranger d’ailleurs. Juste un toit. Juste rien.
L’obsession quotidienne de ces habitants se limite à trouver de quoi se nourrir et de quoi boire.Chaque jour, ce doit être une nouvelle lutte sans que celle-ci ne devienne vaine si pas malheur la maladie devait survenir. Une vie ? Je m’interroge...
Je suis mal à l’aise de prendre une photo de cette vie là, tellement leur intimité est inexistante. Mais, je voulais aussi pouvoir vous montrer. Et pourtant, ici, comme ailleurs au Pérou, la pauvreté est omniprésente aux abords des villes ou isolée dans les montagnes. Elle nous rappelle combien notre vie est opulente, fastueuse, somptueuse mais aussi inégale et inéquitable. Soudain, le côté arbitraire de ma vie contre celle-ci me dérange. Nous continuons notre route, le malaise s’apaise. Loin des yeux, loin du cœur… Mais quoi faire ?
La vision de cette horreur est un bon moyen d’engager la discussion avec les garçons dans la navette qui nous raccompagne à l’hôtel et d’échanger pour leur faire toucher du doigt la chance que nous avons, qu’ils ont de vivre en France, de vivre dans une maison, de pouvoir se laver, manger et boire quand ils veulent, presque comme ils veulent… et peut-être plus encore d’avoir accès au savoir grâce à l’école…
Une chance. Une vraie chance.
François